Le gouvernement est prêt à renoncer à la taxe IFER (que les opérateurs paient tous les ans pour chaque antenne) pour inciter les opérateurs télécom à accélérer sur le déploiement de la fibre optique.
Fibre optique : une nouvelle carotte pour accélérer le déploiement
Fibre optique : le gouvernement renoncera à la taxe IFER
L’énième échéance du gouvernement pour garantir un « service universel » en matière d’accès à Internet très haut débit est actuellement fixée à juillet 2023. On est en mars, mais on est toujours loin du compte : 74% des Français sont aujourd’hui éligibles à la fibre optique, contre l’objectif gouvernemental de 80%. (Les 20% restants devraient être couverts par des technologies alternatives pour accéder à un Internet haut débit.)
Si ça patine, ce n’est finalement pas une surprise : comme toujours, les derniers clients à fibrer s’avèrent les plus coûteux pour les opérateurs. Alors, pour inciter les opérateurs à étendre la fibre jusqu’à ces ménages, le gouvernement se dit prêt à renoncer à l'imposition forfaitaire des entreprises de réseaux (IFER), cette taxe que les opérateurs paient tous les ans sur chaque antenne (1.709 euros en 2023). L’annonce a été faite par Jean-Noël Barrot, le ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, lors de son audition au Sénat le 8 mars 2023.
Une carotte jugée insuffisante par les opérateurs
Les opérateurs seront-ils gagnants ? À court terme, oui. En 2021, l'IFER a rapporté 220 millions d'euros aux collectivités locales. Avec l’extinction progressive des réseaux 2G et 3G, prévue par les opérateurs à partir de 2025, les recettes correspondant à ces antennes sont appelées à diminuer. Mais l’installation de toujours plus d’antennes 5G (étant donné que la 5G nécessite un réseau d’antennes plus dense) contrebalancera à terme la perte de ces recettes, de façon à ce qu’en 2030, les recettes de l’IFER pourraient atteindre 600 millions d'euros, estime l'Inspection générale des finances (IGF).
Toujours est-il que les opérateurs sont réticents à se conformer à l’injonction gouvernementale, même en présence de cette carotte. Selon les informations des Échos, ils estiment ce coup de pouce insuffisant pour couvrir les dépenses qu’ils seront appelés à engager.