Fibre optique : l’Arcep dénonce les cancres de la connectivité en France

L’Arcep, le gendarme français des télécoms, tire la sonnette d’alarme sur la qualité de certains réseaux de fibre optique. Pour la première fois, elle publie la liste des réseaux les plus « accidentogènes », espérant stimuler une amélioration de la qualité par la méthode du « name & shame ».

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 7 juillet 2023 à 10h36
Fibre Optique Reseaux Arcep
D'après l'Arcep, sur les 12 derniers mois, le chiffre d'affaires des opérateurs au titre des services fixes a crû de 0,7% seulement. - © Economie Matin
0,7%D'après l'Arcep, sur les 12 derniers mois, le chiffre d'affaires des opérateurs au titre des services fixes a crû de 0,7% seulement.

Fibre optique : selon l'Arcep, le Calvados, la Haute-Savoie, le Bas-Rhin et la Moselle affichent les dysfonctionnements les plus importants

Dans sa quête de transparence, l'Arcep a révélé le 6 juillet 2023 une liste peu enviable, celle des réseaux de fibre optique les moins performants. Le régulateur a analysé quelque 90 réseaux, considérant principalement deux critères : le taux d'échec de raccordement et le nombre de pannes.

Les taux d’échecs de raccordement (en d’autres mots, lorsque le technicien qui vient vous raccorder ne parvient pas à le faire) les plus élevés ont été enregistrés sur les réseaux Free Infrastructure, Altitude (rachetés par Tutor et Sequantic Telecom) et Altic (rachetés par ZP XpFibre), tandis que les taux de panne les plus élevés ont été enregistrés sur les réseaux Altitude Infra, Free Infrastructure et Altice.

Ces réseaux, qui ont changé de mains plusieurs fois et qui ont été mis en service dès 2009 pour certains d’entre eux, ont souffert d'un manque d'investissement. Sur le plan géographique, des régions comme le Calvados, la Haute-Savoie, le Bas-Rhin et la Moselle affichent des taux d'échec préoccupants.

Des délais restreints et une forte concurrence auraient poussé les opérateurs de réseaux à bâcler leur travail

Avec cet indicateur trimestriel, l'Arcep cherche à mettre la pression sur les opérateurs. Le plan « France Très Haut Débit » de 2013, visant une couverture de 100% du territoire en très haut débit avant 2022, avait propulsé la France parmi les pays les plus fibrés d'Europe. Cependant, la rapidité d'implémentation a parfois pris le pas sur la qualité. En témoignent les malfaçons en série : des clients déconnectés au profit d'autres, des dégradations matérielles lors de l'intervention des techniciens, ou encore des branchements désordonnés dans les armoires de rue.

Malgré un plan d'action pris en 2020 par les opérateurs, ainsi que de nouvelles mesures en 2022, Laure de La Raudière, la présidente de l'Arcep, regrette que « les améliorations ne soient pas encore très visibles sur le terrain ». L'urgence est pourtant là : ces problèmes commencent à décourager les Français, avec une baisse du nombre de nouveaux abonnés à la fibre. L’Arcep espère donc que la publication de ce nouvel indicateur permette d'améliorer la situation.

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Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

1 commentaire on «Fibre optique : l’Arcep dénonce les cancres de la connectivité en France»

  • ok

    mouais ce type d’actualité n’a pas l’air de saisir plus que ça l’ensemble des médias… je ne vois pas d’impulsion vers un changement positif

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