Rugby : mais quels sont les problèmes financiers de la FFR ?

Alors que le Tournoi des 6 Nations 2024 s’ouvre sur un choc France-Irlande, un autre combat se joue en coulisses : celui des finances de la Fédération Française de rugby (FFR). Avec un déficit alarmant, la FFR doit prendre des solutions afin d’éviter le pire.

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 2 février 2024 à 18h08
Les Bleus représentent 80 % des recettes de la FFR.
Rugby : mais quels sont les problèmes financiers de la FFR ? - © Economie Matin
80 %Les Bleus représentent 80 % des recettes de la FFR.

FFR : un déficit de 40 millions d'euros en deux saisons

La FFR (Fédération française de rugby) a révélé un déficit d'exploitation de 40 millions d'euros sur les deux dernières années. Une situation économique tendue marquée par des déficits annuels conséquents. Des pertes importantes, notamment dues à la non-accessibilité du Stade de France et aux pertes du GIE, aggravent la situation. Les comptes de l'instance française du rugby sont dans le rouge et c'est inquiétant. Cette somme de 40 millions d'euros avait été annoncée à l’occasion de l’Assemblée Générale Fédérale, qui s’est tenue le 16 décembre 2023, par le président de la FFR, Florian Grill. Il avait précisé : « Cette période (les six premiers de son mandat) a été d’une intensité incroyable avec d’énormes difficultés financières. Sur deux saisons, on parle tout simplement de 40 millions d’euros de déficit. 16 millions en 2022-2023 et 24 millions en 2023-2024. Une partie est couverte par le fonds de pension CVC ».

La FFR, décrite comme vivant « au-dessus de ses moyens », subit les conséquences de choix financiers et organisationnels discutables. Chaque match non joué au Stade de France représente une perte d'environ deux millions d'euros. En plus, les pertes du GIE, dont la FFR détient 55%, s'élèvent à au moins 13 millions d'euros. Ces chiffres révèlent une gestion financière précaire et des décisions coûteuses. En 2024, la FFR fait face à une perte de quatre millions d'euros, car aucun match du Tournoi des Six Nations ne se jouera au Stade de France, en raison des Jeux Olympiques de Paris. Cette situation oblige les Bleus à jouer à Marseille face à l'Irlande, à Lille face à l'Italie et à Lyon face à l'Angleterre, entraînant un manque à gagner significatif pour la Fédération. À noter qu'il y a eu un énorme manque à gagner lors de la dernière Coupe du monde de rugby. Alors que l'équipe de France était l'une des grandes favorites du tournoi, elle s'est fait éliminer par le futur champion du monde sud-africain dès les quarts de finale de la compétition (28-29). Au-delà de l'aspect sportifce parcours n'a rapporté que 5 millions d'euros, alors qu'une victoire finale aurait rapporté bien plus. 

Un choc face à l'Irlande pour entamer le Tournoi

La FFR fait face à des critiques pour son investissement de 35 millions d'euros dans le centre Raoul-Montbrand à Pantin. Ce centre, dédié à l'innovation sociale dans le rugby, est perçu comme un luxe dispendieux. Le président de la FFR Florian Grill exprime des regrets quant à cet investissement, surtout dans ce contexte financier difficile. Le centre, bien que situé au cœur des quartiers et destiné à des actions sociales, est aussi conçu pour accueillir des événements liés aux matchs au Stade de France, ce qui pose des questions sur son utilité réelle face aux défis financiers actuels. Face à cette situation, la FFR envisage des mesures drastiques pour redresser la barre. L'objectif est d'attirer de nouveaux partenaires et de réaliser des économies annuelles significatives, sans pour autant impacter négativement l'équipe de France de rugby. Ces économies pourraient inclure des ajustements, comme des déplacements dans des hôtels moins coûteux, tout en préservant la performance sportive. Les Bleus représentent 80 % des recettes de la FFR.

Dans ce contexte financier difficile pour la FFR, le Tournoi des Six Nations débute le 2 février 2024 avec une belle affiche entre probablement les deux meilleures nations d'Europe, France-Irlande. Les Bleus, déçus de leur élimination précoce lors de la dernière Coupe du monde, voient dans ce match une opportunité de redorer leur blason. Avec une équipe majoritairement composée de Mondialistes et sous la houlette de Fabien Galthié, la France aborde ce match avec détermination, cherchant à prendre sa revanche sur le XV du Trèfle, face à qui elle s'était inclinée lors du Tournoi 2023.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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