La FFF décroche un contrat historique à 100 millions d’euros par an avec Nike

Nike, de son côté, s’assure l’image d’une équipe de premier plan, quelques semaines après avoir réussi « la » prise de guerre de l’année chez les équipementiers sportifs : remplacer l’indéboulonnable Adidas pour fournir l’équipe d’Allemagne de football.

À l’approche de l’échéance d’un contrat longue durée entre la Fédération française de football (FFF) et son équipementier Nike, les rumeurs allaient bon train.

Un contrat équipementier revu à la hausse pour la FFF

Le contrat précédent, oscillant entre 40 et 50 millions d’euros annuels, était certes correct à sa signature, en 2011. Mais, 13 ans après, il n’était plus conforme aux réalités du marché. Surtout pour une équipe masculine championne du monde en 2018, finaliste de l’Euro en 2016 et de la coupe du Monde 2022, comptant dans ses rangs une star mondiale – et jeune –, comme Kylian M’Bappé.

Mais, le 1er mai 2024, les rumeurs se sont tues. Philippe Diallo, le président de la FFF, nommé à la suite de la démission de Noël Le Graët voici dix-huit mois, annonçait la signature d’un nouveau contrat avec Nike pour la période 2024-2034. Des sources proches du dossier l’annonçaient (nettement) plus élevé que le précédent.

« Lors de mon élection, j'avais pris l'engagement d'assurer la pérennité de la FFF, dans toutes ses dimensions : sociétale, diversité, développement de la pratique du haut niveau, du football féminin et du football amateur. Ce partenariat avec Nike, avec qui nous partageons une vision et des objectifs communs, permet de se donner les moyens d'y contribuer activement, au moins pour la prochaine décennie ! », avait déclaré à ce moment Philippe Diallo.

Un contrat « historique » à plus de 100 millions par an

Et puis, le 11 mai 2024, le président de la FFF annonçait, dans un entretien à Ouest-France, les détails du contrat. Il venait de frapper un (très) grand coup. Un coup qui se résumait à un chiffre : 100 millions.

« J’ai lancé un appel d’offres pour renouveler l’équipementier de tout le football français. Je dois avouer qu’on a abouti à un contrat historique. Je suis très satisfait car ce contrat historique, qui est au-delà des 100 millions d’euros, fait de la Fédération une des fédérations disposant du contrat équipementier le plus important au monde. Ça donne une sécurisation, une visibilité et une croissance de nos revenus pour les 10 prochaines années, car ce contrat ira jusqu’en 2034 », affirme ainsi Philippe Diallo.

« Faire de la FFF une des toutes premières, si ce n'est la première, Fédé dans le monde »

Le président de la FFF avait de quoi bomber le torse. À l’heure où la Ligue de football professionnel peine à boucler la commercialisation de ses droits télé pour la saison 2024-2025, qui seront très probablement largement en-deça du « milliard » promis par son président Vincent Labrune, Philippe Diallo a réussi un joli coup, sans esbroufe ou communication tapageuse. Mais avec une fierté non dissimulée : « En signant ce contrat, on s'est donné les moyens de faire de la FFF une des toutes premières, si ce n'est la première, Fédé dans le monde », déclare-t-il encore à Ouest France.

De quoi mettre le président dans une excellente dynamique, lui qui sera candidat à sa réélection à la fin de l’année 2024, et pour qui cet entretien fait figure d’ouverture de campagne électorale. Il a ainsi promis que ces nouvelles rentrées d’argent sera prioritairement affectées au « plan de féminisation », au « futsal », à une « réforme de l’arbitrage », et au «lancement d’une commission sur les internationaux (hommes et femmes) au sein de la Fédé ».

Nike sécurise la France, après avoir arraché l’Allemagne à Adidas

De côté de Nike, également, le contrat semble une bonne affaire. Cette signature a surtout permis à l’équipementier américain d’empêcher Adidas de prendre sa revanche. Fin mars 2024, Nike avait en effet réussi à arracher l’équipe d’Allemagne de football à son fournisseur historique, via un contrat d’un peu moins de 100 millions d’euros annuels pour la période 2027-2034. Le géant bavarois des équipements de sport a avoué n’avoir pas pu s’aligner économiquement. Provoquant un véritable séisme outre-Rhin, qui a touché jusqu’au plus haute sphère du pouvoir.

« Je ne peux à peine m’imaginer le maillot allemand sans les trois bandes. Adidas et le noir-rouge-jaune ont toujours été pour moi indissociables, comme une part de l’identité allemande. J’aurais aimé un peu plus de patriotisme local », s’est ainsi ému le vice-chancelier Robert Habeck.

Dans cette bataille de maillots de foot et de millions, le seul sourire récent pour Adidas est bien dérisoire. La campagne de lancement du nouveau maillot (signé Nike) du PSG, générée par une IA, a laissé fugacement apparaître, sur un ballon, le logo de la marque allemande aux trois bandes…