Chez Ferrari, l’art de vendre moins pour gagner plus atteint son apogée. Si les volumes de vente stagnent, les profits s’envolent. Résultat : une prime de 14 400 euros pour les salariés en 2024. De quoi ravir les employés… et faire grincer quelques dents. Entre stratégie de luxe, explosion des bénéfices et reconnaissance salariale, la firme italienne joue une partition bien huilée.
Ferrari : la prime dorée des salariés atteint un record
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Published on 13 février 2025 5h41
12%Le chiffre d'affaires de Ferrari a grimpé de 12% en 2024.
Le constructeur italien de voitures de luxe Ferrari est un habitué des primes record. La petite entreprise qui dispose de fonds à réinvestir priorise, entre autres, les services et les primes aux employés. Son siège social dispose, par exemple, d’une crèche dédiée pour les employés ou encore d’un service qui aide ces derniers à réaliser toute sorte de tâche administrative, ce qui leur permet de ne pas avoir à les faire durant leurs heures de repos.
Ferrari : des ventes quasi stables en 2024, des profits en flèche et une prime record
Le 12 février 2025, Benedetto Vigna, PDG de Ferrari, annonce officiellement que chaque employé de la marque recevra une prime exceptionnelle de 14 400 euros. Une belle augmentation par rapport aux 13 500 euros octroyés l’an dernier. Le motif ? Une année 2024 couronnée de succès avec des résultats financiers qui pulvérisent les attentes.
Ferrari n’a pas vendu beaucoup plus de voitures qu’en 2023, avec 13 752 unités écoulées (+1 %), mais a su capitaliser sur un modèle économique redoutable. Le constructeur a misé sur l’augmentation du prix moyen des véhicules, en jouant sur la personnalisation et les options haut de gamme. Une stratégie qui paie :
| Indicateurs financiers | 2023 | 2024 | Évolution |
|---|---|---|---|
| Chiffre d'affaires | 5,97 milliards d'euros | 6,68 milliards d'euros | +12 % |
| Bénéfice net | 1,26 milliard d'euros | 1,53 milliard d'euros | +21 % |
| EBITDA ajusté | 2,28 milliards d'euros | 2,68 milliards d'euros (prévu 2025) | +17,5 % |
Un modèle économique bien rodé chez Ferrari
Ferrari ne court pas après le volume. Pendant que Maserati s’effondre avec une baisse de 39 % de ses ventes, Ferrari poursuit sa recette magique : exclusivité et marges colossales. La formule de Ferrari est la suivante :
- Plus de ventes ? Non. Plus de rentabilité ? Oui.
- Produire plus ? Non. Faire payer plus cher ? Évidemment.
En augmentant la valeur des options et en misant sur les modèles hybrides, Ferrari dicte ses propres règles. Ses modèles phares comme la SF90 Stradale, la 296 GTB ou encore le SUV Purosangue ont séduit une clientèle avide de prestige. Et surtout une clientèle qui a les moyens de dépenser plus, en particulier pour un modèle personnalisé.
Benedetto Vigna ne cache pas son ambition pour 2025 : atteindre un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros et pousser encore plus loin l’exclusivité des modèles. Le lancement du 12Cilindri, le dernier monstre thermique de la marque, et l’arrivée d’un SUV 100 % électrique prévu pour 2026, devraient encore booster les profits.
Ferrari : une prime qui fait des envieux
Avec une telle explosion des bénéfices, cette prime pourrait presque paraître modeste. Mais dans une industrie automobile où les constructeurs généralistes peinent à protéger leurs marges, Ferrari fait figure d’exception. Pendant que d’autres réduisent les effectifs ou compressent les coûts, la firme de Maranello récompense ses salariés.
Alors que la question de la redistribution des superprofits des entreprises fait rage un peu partout en Occident, Ferrari semble montrer la voie. De quoi également lui permettre de conserver ses talents, notamment ses ingénieurs et ouvriers spécialisés, qui pourraient être tentés d’aller voir ailleurs. Mais ils ne réussiraient pas à obtenir de tels bonus de fin d’année.
Avec cette prime de 14 400 euros, Ferrari réaffirme son modèle économique unique : peu de volume, des marges énormes et une stratégie de luxe ultra-rentable. Une approche qui fait le bonheur des actionnaires, des clients fortunés… et des salariés. Mais la vraie question demeure : Ferrari pourra-t-elle maintenir ce rythme à l’approche de son virage électrique ?