La mairie de Paris a confirmé la fermeture de la gare routière de Bercy après les Jeux Olympiques de 2024. Les deux opérateurs, FlixBus et BlaBlaCar, déplorent le manque de concertation concernant cette décision.
Gare routière de Bercy fermée : la mort de Flixbus et BlaBlaCar ?
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Modifié le 11 octobre 2023 à 18h52
83 % des voyageurs arrivant en Île-de-France ont Bercy comme destination
La mairie de Paris confirme la fermeture de la gare routière de Bercy
La gare routière de Bercy est dans le viseur de la mairie de Paris, notamment à cause des « incivilités dues à sa surfréquentation ». Selon Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, cette situation s'est dégradée depuis l'implantation en 2017 des cars Macron (autocars longue distance proposés à des prix très attractifs), faisant du lieu un véritable « dépotoir ». Ce sentiment est partagé par de nombreux usagers, comme Nancy Darnaye, qui déclare sur BFMTV : « même les toilettes pourraient justifier sa fermeture (...) Certes, ce n'est pas cher, mais ce n'est ni propre, ni accueillant ».
Au-delà des problèmes d'hygiène, la mairie de Paris voit dans cette fermeture une opportunité pour réaliser d'ambitieux projets d'urbanisme dans le cadre du Grand Paris. Emmanuel Grégoire, adjoint à la mairie et en charge du projet d'urbanisme pour le Grand Pairs, donne des précisions sur la décision de la mairie de Paris qui a des projet résidentiels et de développement pour la zone. Dès fin 2024, l'espace retrouvera sa vocation première qui était d'être un parking pour les autocars touristiques. Les deux opérateurs, FlixBus et BlaBlaCar, n'auront d'autre choix que de reconsidérer leurs points d'arrêt pour leurs centaines de cars.
Qu'en pensent FlixBus et BlaBlaCar ?
Les deux géants du transport par autocar, FlixBus et BlaBlaCar, sont naturellement préoccupés par cette fermeture. Ils avaient espéré que celle-ci intervienne « après la fin de la délégation de service public » prévue en été 2026. Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, défend la décision de la mairie. Le but étant, selon lui, de créer des « petites gares routières sur les grands "hubs" de transport », comme Orly, Roissy ou Marne-la-Vallée, ainsi qu'à certaines stations du futur métro du Grand Paris. FlixBus et BlaBlaCar déplorent cette décision qui risque d'impacter directement leur trafic. Chaque jours, se sont près de 25 000 voyageurs de FlixBus et 15 000 de BlaBlaCar qui transitent par Bercy. Selon eux, une arrivée à Orly, Roissy ou Marne-la-Vallée ne serait pas aussi intéressante pour les voyageurs. Toutefois, 83 % des voyageurs arrivant en Île-de-France ont Bercy comme destination. De ces voyageurs, 44 % prennent un autocar depuis Paris, et près de 60 % d'entre eux ont leur arrêt à Bercy. Seulement 30 % utilisent la gare routière de Bercy comme plateforme de transit. Si les futurs arrêts des autocars de FlixBus et BlaBlaCar sont trop éloignés de Paris, leur offre pourrait perdre en attractivité auprès de leurs usagers, entraînant de grosses pertes financières pour eux.
Patricia Pelloux, directrice adjointe de l'Atelier parisien d'urbanisme, indique que la mairie envisage un nouveau réseau intra-muros pour éviter la saturation d'une autre gare. Si FlixBus et Blablacar reconnaissent l'insalubrité de la gare de Bercy, ils regrettent le manque de concertation de cette décision de la mairie de Paris. Malgré tout, ceux-ci voient en cette décision une « opportunité » pour établir « une vaste gare routière bien aménagée », que ce soit à Paris ou en périphérie, à l'image de ce qui se fait dans d'autres capitales européennes.