Les exportations françaises de céréales pourraient s’arrêter net. En cause, l’interdiction prochaine en France d’un insecticide dont l’utilisation figure pourtant dans le cahier des charges des pays importateurs de céréales.
Le 25 avril 2023, la France ne pourra plus exporter de céréales
Exportations de céréales : au cœur de la discorde, la phosphine
Sous la pression d’associations et ONG environnementales, la France s’efforce de diminuer son recours aux pesticides. Mais le souci de préserver la santé publique se heurte souvent à l’impossibilité pure et simple de cultiver ou, comme dans le cas présent, d’exporter nos denrées agricoles. Le 25 avril 2023, entrera en effet en vigueur en France l’interdiction de la phosphine, un insecticide dont la fumigation dans les cales de bateaux transportant des céréales est demandée par les pays importateurs, y compris les pays africains, révèle le journal L’Opinion.
Faute de fumigation de ce produit, la cargaison ne pourra pas être déchargée dans le port d’arrivée, le bateau n’aura d’autre choix que de retourner au port. Et on parle de volumes très important : toujours selon les informations de L’Opinion, c’est le sort de 11,5 millions de tonnes de céréales françaises qui est en jeu.
Pour l’Anses, l’emploi de la phosphine n’est pas sans danger
Les produits à base de phosphure d’aluminium (dont la phosphine) sont certes autorisés dans l’Union européenne, et certains d’entre eux (mais pas tous) sont homologués en France par l’Anses. Néanmoins, l’Anses estime que l’utilisation de phosphine n’est pas sans danger.
Sur la période 1997-2013, 7 cas d’intoxication d’employés de ports ont été comptabilisés, mettant en cause une produit à base de phosphure d’aluminium. Les symptômes étaient essentiellement digestifs (nausées), cutanés (brûlures/nécrose), respiratoires (irritation des voies aériennes supérieures), neurologiques (céphalées) et psychiques (agitation, excitation, troubles du sommeil).