Est-ce que les excès de vitesse seront bientôt interdits ? C’est du moins ce qu’envisagent les États-Unis. Nos voisins outre-Atlantique pourraient opter pour une solution radicale : limiter la vitesse maximale des véhicules ! La France pourrait-elle suivre le pas ?
Automobile : va-t-on vous interdire les excès de vitesse ?
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Publié le 22 novembre 2023 à 15h30
12,5 M €les radars ont engrangé 12,5 milliards d'euros de recettes à l'État
Excès de vitesse : les États-Unis ont-ils trouvé la solution ?
Le National Transportation Safety Board (NTSB) des États-Unis étudie la possibilité d'implémenter un système de blocage de la vitesse maximale sur les véhicules neufs. Cette idée fait suite à un accident survenu en janvier 2022 à Las Vegas, où un conducteur drogué, roulant à 165 km/h dans une zone limitée à 50 km/h, a percuté un monospace, entraînant la mort de neuf personnes.
Le NTSB propose une mesure radicale : installer sur l'ensemble des voitures neuves un dispositif d'alerte de dépassement de la vitesse qui serait lié au GPS et aux caméras embarquées. Dans un premier temps, celui-ci avertirait le conducteur par des sons, des voyants et des vibrations haptiques. Et si l'automobiliste refuse d'abaisser sa vitesse, le dispositif s'en chargerait à sa place en bloquant la vitesse maximale du véhicule.
La France pourrait-elle suivre ?
En France, les excès de vitesse constituent une part importante des infractions routières et des accidents. En 2021, près de la moitié des 6,65 millions d'amendes pour infractions routières étaient liées à des excès de vitesse. Ces infractions représentent une source majeure de revenus pour l'État, avec des millions d'euros collectés chaque année. En l'espace de 20 ans, les radars ont engrangé 12,5 milliards d'euros de recettes !
La vitesse excessive ou inadaptée est un facteur clé dans les accidents de la route en France. En 2022, le pays a enregistré 3 267 décès dans des accidents de la route, la vitesse étant l'une des principales causes. L'adoption d'une mesure similaire à celle des États-Unis, si elle s'avérait fructueuse, pourrait tout à fait s'étendre outre-Atlantique. Mais l'État français serait-il prêt à dire adieu à son joli pactole ? Cela semble moins sûr. Le ministre de l'Intérieur, Gérard Darmanin, a d'ailleurs annoncé en avril 2023 que les excès de vitesse de plus de 5 km/h n'entraîneraient plus de perte de points à partir du 1er janvier 2024, alors même qu'il s'agit du principal moteur pour limiter les infractions routières. Autrement dit, l'appât du gain de l'État prime sur la sécurité routière...