Une étude révèle la difficile réalité financière des étudiants français. Alors que leurs revenus mensuels sont en moyenne de 628 euros, une majorité d’entre eux peine à boucler leur budget. Ce constat relance le débat sur l’instauration d’un revenu minimum universel pour les étudiants, une proposition qui peine à convaincre au niveau national.
Les étudiants auraient besoin de deux fois plus pour survivre
La précarité financière des étudiants français se confirme une nouvelle fois à travers les chiffres. Selon une étude menée par Opinionway pour Sofinscope reprise par BFMTV, près de la moitié des étudiants (45 %) estime que leur situation financière ne leur permet pas de profiter pleinement de leur vie universitaire. En cause, un revenu mensuel moyen de 628 euros, bien en deçà des besoins estimés par les intéressés eux-mêmes.
Un budget insuffisant pour des besoins essentiels des étudiants
Pour de nombreux étudiants, ces 628 euros ne suffisent pas à couvrir l'ensemble des dépenses mensuelles. En moyenne, celles-ci s'élèvent à 700 euros, laissant ainsi un déficit de 72 euros chaque mois. Ce constat est encore plus alarmant en Ile-de-France où les étudiants disposent en moyenne de 657 euros, un montant à peine supérieur à celui des autres régions, mais bien en dessous des besoins locaux, souvent plus élevés en raison du coût de la vie.
Le budget idéal, selon les étudiants interrogés, serait de 1.218 euros par mois. Ce montant leur permettrait de répondre à l'ensemble de leurs besoins sans se retrouver en difficulté financière. Aujourd'hui, les dépenses les plus importantes concernent le logement (311 euros) et l'alimentation (114 euros), des postes qui ont tendance à être de plus en plus coûteux.
Face à cette situation difficile, de nombreux étudiants sont contraints de chercher des solutions pour équilibrer leur budget. Selon l'étude, 71 % d'entre eux reconnaissent avoir besoin d'une aide financière pour joindre les deux bouts. Près de 39 % des étudiants font appel à leurs parents, tandis que 27 % bénéficient de bourses étudiantes. De plus, 46 % des étudiants envisagent même de retourner vivre chez leurs parents si leur situation financière ne s'améliore pas.
Des solutions insuffisantes et un débat national en cours
Cette précarité financière relance le débat sur l'instauration d'un revenu minimum universel pour les étudiants, une solution réclamée par plusieurs organisations étudiantes. À l'exemple de la ville de Petit-Quevilly près de Rouen, qui va proposer dès ce mois de septembre un revenu minimum allant jusqu'à 100 euros par mois pour aider les étudiants à se concentrer sur leurs études, l'idée d'un revenu universel étudiant gagne du terrain au niveau local.
Cependant, au niveau national, l'idée peine à convaincre. Emmanuel Macron a exprimé son scepticisme face à cette proposition en octobre 2023, déclarant qu'il n'était « pas favorable à ce qu'on dise, à 18 ans, on a le droit à un revenu universel sans obligation ». Tout en reconnaissant la précarité de nombreux étudiants, notamment dans les grandes villes où le logement est cher, le président a affirmé qu'il préférait améliorer le système actuel plutôt que de mettre en place un revenu universel inconditionnel.
Malgré ce manque d'enthousiasme de la part des autorités nationales, quatorze présidents d'université ont récemment appelé à la création d'une « allocation d'études pour tous les étudiants ». Dans une tribune publiée en septembre dernier, ils ont souligné l'urgence de juguler la pauvreté parmi les étudiants, de faciliter leur autonomie et d'améliorer leur accès à l'enseignement supérieur.