À partir du 27 septembre, les États-Unis appliqueront une série de hausses de droits de douane sur des produits chinois jugés « stratégiques », notamment les véhicules électriques dont l’importation sera taxée à hauteur de 100%. Cette décision, annoncée par Joe Biden en mai, s’inscrit dans une stratégie commerciale visant à contrer les pratiques jugées déloyales de la Chine.
Les États-Unis imposent des droits de douane de 100% sur les voitures électriques chinoises
Le gouvernement américain a annoncé l’application d’importantes hausses de droits de douane sur des produits en provenance de Chine, notamment dans les secteurs des véhicules électriques, des semi-conducteurs et des énergies renouvelables. À partir du 27 septembre, les voitures électriques chinoises seront soumises à une taxation de 100 %, tandis que les batteries pour véhicules électriques seront taxées à hauteur de 25 %, et les cellules de panneaux solaires à 50 %. Pour les semi-conducteurs, la hausse des droits de douane interviendra plus tard, le 1er janvier 2025, avec un taux de 50 %.
Une offensive commerciale contre la Chine
Ces nouvelles taxes visent à protéger les travailleurs et les entreprises américains contre ce que l'administration Biden qualifie de pratiques commerciales « déloyales » de la Chine. Katherine Tai, représentante américaine au commerce (USTR), a souligné que ces mesures s'inscrivent dans un engagement à « défendre les travailleurs et les entreprises américaines ». Le président Joe Biden a également affirmé qu'il ne laisserait pas la Chine « inonder le marché » des voitures électriques, qualifiant cette concurrence de « déloyale » pour les fabricants américains.
La décision de Joe Biden d’augmenter les taxes sur les importations chinoises intervient dans un contexte de campagne électorale brûlant. Lors d’un récent débat télévisé, Kamala Harris, candidate démocrate et actuelle vice-présidente, et Donald Trump, son rival républicain, ont échangé des critiques acerbes sur la politique commerciale des États-Unis.
Donald Trump, qui avait lancé une guerre commerciale contre la Chine durant son mandat, a critiqué l’administration Biden pour avoir maintenu les droits de douane qu’il avait imposés. « Ils ne pouvaient pas les supprimer, car cela rapportait trop d’argent », a-t-il déclaré. De son côté, Kamala Harris a dénoncé la politique de Trump, affirmant qu’il avait « lancé des guerres économiques » qui avaient nui aux consommateurs américains. Elle a également critiqué son projet d’imposer de nouvelles taxes de 10 %, voire 20 %, sur certaines importations, estimant que cela constituerait un « impôt sur la consommation » qui pèserait directement sur le porte-monnaie des Américains.
Des droits de douane au cœur de la campagne électorale
Cette nouvelle série de hausses de droits de douane n’est pas seulement une réponse aux pratiques commerciales chinoises, mais également un élément clé de la stratégie électorale de l’administration Biden. En ciblant des produits « stratégiques » comme les véhicules électriques et les semi-conducteurs, le gouvernement cherche à renforcer l'industrie américaine face à une concurrence chinoise jugée déloyale. Le président Biden a affirmé que les États-Unis ne laisseraient jamais la Chine « contrôler le marché » des voitures électriques.
Cependant, cette politique protectionniste pourrait avoir des répercussions sur les consommateurs américains. Selon Kamala Harris, les hausses des droits de douane se traduiront par une augmentation des prix des produits importés, affectant directement les ménages. En réponse, les autorités américaines envisagent également de restreindre l’utilisation d’exemptions douanières pour les produits de faible valeur, une mesure qui vise les détaillants chinois à bas prix comme Shein et Temu.
Alors que la campagne présidentielle se poursuit, la question des relations commerciales avec la Chine reste un enjeu central, influençant non seulement les débats économiques, mais également les dynamiques électorales. Le 27 septembre marquera le début d’une nouvelle phase dans cette confrontation économique, dont les conséquences seront scrutées de près à Washington comme à Pékin.