Dans un contexte de difficultés financières pour le géant informatique Atos, le gouvernement a annoncé des mesures pour sécuriser les activités jugées cruciales pour la sécurité nationale. Cette démarche marque un tournant important pour l’avenir de l’entreprise.
L’État se porte au secours d’Atos et de ses activités stratégiques
Bruno Le Maire a révélé sur LCI avoir formulé une proposition formelle visant à acquérir les activités stratégiques de la société Atos. Ces activités, essentielles pour la sécurité et la souveraineté française, incluent notamment la cybersécurité, les supercalculateurs et le secteur nucléaire. Cette annonce intervient à un moment critique pour Atos, qui fait face à une crise financière notable avec une baisse de ses revenus de 11% au premier trimestre et une chute de son action de 10% le jeudi précédant l'annonce.
Sécuriser les activités stratégiques
Le ministre a souligné l'importance de maintenir ces activités sous contrôle français, en réponse à la possibilité que des acteurs étrangers puissent les acquérir. Ces activités sont principalement regroupées au sein de la filiale BDS d'Atos et génèrent un chiffre d'affaires annuel d'environ 900 millions d'euros. L'importance de ces opérations est telle qu'elles emploient près de 4.000 personnes, majoritairement en France.
L'intention de l'État ne se veut pas isolée, Bruno Le Maire ayant exprimé le désir de voir d'autres entreprises françaises, notamment dans les secteurs de la défense et de l'aéronautique, se joindre à cette initiative. Des négociations sont en cours avec divers industriels français pour renforcer cette démarche, bien que les noms de ces entreprises n'aient pas été divulgués. L'approche envisagée pourrait mener à une solution où l'État serait minoritaire, avec le support de grands groupes comme Thalès et Dassault, notamment pour les activités liées à la défense.
Une démarche collective pour sauver Atos
En parallèle, l'État a déjà pris des mesures pour stabiliser la situation financière d'Atos, en accordant un prêt de 50 millions d'euros et en acquérant une action de préférence lui conférant un droit de veto sur certaines décisions stratégiques. Cette lettre d'intention, bien que non contraignante, ouvre la porte à une nationalisation partielle ou complète des activités stratégiques si nécessaire.
L'initiative de l'État envers Atos souligne la reconnaissance des enjeux stratégiques liés à l'industrie informatique et à la sécurité nationale. Alors que le plan de redressement d'Atos laisse les marchés sceptiques, cette démarche gouvernementale pourrait non seulement sécuriser des actifs vitaux mais également redéfinir l'orientation future de l'entreprise en difficulté. Le déroulement des discussions et les actions ultérieures seront déterminants pour le paysage technologique et industriel français.