Le chômage poursuit sa baisse en Espagne

L’Espagne vient de livrer les derniers chiffres sur l’emploi, et ils sont excellents, avec 71 000 salariés de plus et 47 000 chômeurs de moins. Le pays peut se targuer d’avoir créé 1,6 millions d’emploi depuis la pandémie et atteint son taux de chômage le plus bas depuis 2022. De plus, le nombre d’emploi stable n’a jamais été aussi important, effet direct de la réforme du marché du travail lancée en 2022 par le gouvernement du premier ministre socialiste Pedro Sánchez. Le pays conserve toutefois un des taux de chômage les plus élevé de l’Union européenne, en particulier chez les jeunes.

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Par Rédacteur Publié le 14 juillet 2024 à 8h00
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12,8%Le taux de chômage espagnol, à 12,8 %, reste l’un des plus élevé de la zone euro.

En Espagne, les ministères du Travail et de la Sécurité sociale ont rendu publics, le 2 juillet 2024, les derniers chiffres sur l’emploi dans le pays, concernant le mois de juin. Ils poursuivent l’embellie amorcée depuis 2021, avec 71 000 salariés de plus, 47 000 chômeurs de moins et 24 000 « entrants » sur le marché du travail.

1,6 million d’emplois créés depuis la fin de la pandémie

Le nombre de chômeurs en Espagne continue de fondre, et recule jusqu’à 2,56 millions de personnes, le niveau le plus bas depuis 2008. Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, le pays a réussi à créer 1,6 million d’emplois.

Certes, la part des emplois saisonniers peu qualifiés dans l’hôtellerie et la restauration reste très élevée, et les nouvelles embauches de juin répondent pour beaucoup aux demandes du secteur, à l’aube d’une saison estivale qui devrait battre tous les records d’affluence sur les plages et les villes touristiques d’Espagne.

Un salaire minimum en hausse, une garantie pour les emplois estivaux peu qualifiés

Mais, d’une part, ces emplois peu qualifiés, souvent payés au salaire minimum interprofessionnel (SMI), bénéficie de la hausse continue de ce dernier depuis l’accession au pouvoir du socialiste Pedro Sánchez, en 2018, avec une augmentation de 54 % en six ans. En février 2024, le gouvernement a annoncé une nouvelle hausse de 5 %, pour porter le SMI à 1 134 euros bruts, payés sur 14 mois, soit un total annuel de 15.876 euros.

Il reste nettement inférieur au SMIC français (20 511,40 euros annuel), mais garantie un meilleur niveau de vie pour les salariés les plus modestes, surtout avec une inflation désormais contenue. Des nouvelles hausses devraient avoir lieu dans les prochains mois.

Un net recul des contrats précaires, effet direct de la réforme du marché du travail de 2022

D’autre part, les contrats précaires et à durée déterminée sont en net reflux, même à cette époque d’ouverture des embauches estivales. Voici dix ans, seuls 7 % des nouveaux contrats signés en juin étaient stables. Le chiffre a bondi à 41 % cette année. « La fiesta de la précarité est terminée. Juin était traditionnellement le mois du CDD et de la précarité, mais nous avons enrayé la tendance », s’est félicité le secrétaire d'État à l'Emploi, Joaquin Perez Rey.

Il pointe avec raison l’efficacité de la réforme du marché du travail, adoptée en 2022 avec un large soutien des organisations syndicales. Elle a notamment permis un encadrement très strict des contrats courts, utilisés désormais uniquement « dans les activités et les circonstances qui le justifient, c'est-à-dire que le mode d'embauche s'adapte enfin au cadre légal », note Joaquin Perez Rey.

La réussite des contrats « fixes discontinus »

Dans le même temps, le gouvernement a mis en place des contrats dit « fixes discontinus ». Ces derniers s'adaptent aux besoins de l'activité saisonnière ou temporaire, en garantissant au salarié la stabilité d'un lien préservé avec son employeur, y compris en basse saison. Le salarié travaillera ainsi beaucoup pendant la période estivale, beaucoup moins quand les touristes se feront rares, et aura un salaire lissée sur l’année.

Des défis restent à relever. Même en baisse, le taux de chômage, à 12,8 %, reste l’un des plus élevé de la zone euro. Il grimpe même à 28 % chez les moins de 25 ans. Dans le même temps, le nombre de chômeurs baisse peu depuis deux ans. Le marché de l’emploi est dynamique, avec de nombreux entrants, jeunes ou immigrés, mais il peine encore à faire de la place pour les chômeurs plus âgés, qui, passé les 55 ans, ont beaucoup de mal à trouver un emploi.

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