Législatives 2024 : Eric Ciotti exclu des Républicains refuse de démissionner

Suite à l’accord conclu entre Éric Ciotti et le Rassemblement national pour les élections législatives qui se tiendront du 30 juin au 7 juillet 2024, les cadres des Républicains se sont réunis ce mercredi 12 juin à l’occasion d’un bureau politique d’urgence au musée social dans le 7e arrondissement de Paris. Ces derniers ont décidé d’exclure leur président de leur formation politique.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 12 juin 2024 à 19h52
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Une exclusion à l'« unanimité » par les ténors Républicains

Suite à l'accord conclu entre Éric Ciotti et le Rassemblement national, mardi 11 juin 2024, les cadres du parti Les Républicains se sont réunis à l'occasion d'un bureau politique et ont pris une décision radicale : l'exclusion d'Éric Ciotti, le président du parti. Cette mesure a été décidée par les principaux ténors du parti tels qu'Olivier Marleix, président du groupe à l'Assemblée nationale, Valérie Pécresse, ex-candidate à l'élection présidentielle de 2022, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le sénateur Bruno Retailleau, mais aussi, pour la plus grande déception des militants les moins centristes, François-Xavier Bellamy, tête de liste du parti lors des élections européennes.

François-Xavier Bellamy et Annie Genevard ont tous deux été nommés présidents par intérim et considèrent que cette décision s'imposait pour « préserver l'intégrité et les valeurs des Républicains face à des alliances contraires à nos principes fondamentaux ». Même tonalité du côté de Laurent Wauquiez, qui considère que « nous (Les Républicains), ne pouvons tolérer une telle trahison de nos idéaux. L'alliance avec le RN est inacceptable ».

Éric Ciotti mise sur l'appui des militants pour rester

Éric Ciotti, élu par les militants et non par les cadres du parti, ne se laisse pas abattre. Ce dernier a immédiatement contesté la décision du bureau politique sur X (ex-Twitter), arguant que celle-ci ne répondait pas au statut du parti : « Je suis et reste président de notre formation politique », tout en avertissant que son exclusion peut « avoir des conséquences pénales ». Malgré le soutien de Jordan Bardella, Éric Ciotti se retrouve seul contre tous. Refusant toute union avec le Rassemblement national, Olivier Marleix a indiqué auprès de l'AFP que tous les députés sortants des Républicains seront investis pour les élections législatives, hormis Éric Ciotti et l'un de ses proches. Que nenni pour Éric Ciotti, qui refuse de démissionner de la présidence du parti. Celui-ci mise sur le soutien des militants Républicains pour légitimer son initiative de conclure un accord avec le Rassemblement national. Il a pour ce faire lancé une pétition en ligne intitulée « Rassemblement des droites ». « Les militants ont parlé. Ils veulent une droite unie et forte. Je ne démissionnerai pas face à cette exclusion injuste », a martelé Éric Ciotti. Sa pétition avait recueilli plus de 10 000 signatures à 16h30. Elle semble néanmoins faire face à des problèmes techniques.

La crise au sein des Républicains intervient à un moment crucial, à l'approche des élections législatives de 2024, d'autant plus que la nouvelle union de la gauche, le Front Populaire, se montre bien plus encline à mettre de côté toutes les invectives que ses différentes formations politiques se sont lancées tout durant les européennes. Emmanuel Macron l'avait-il pressenti ? Finalement, les grands perdants de tout ce tintamarre sont une fois de plus les électeurs de droite qui attendent désespérément cette union des droites qui, après l'enthousiasme de dimanche 9 juin 2024, ne semble plus être qu'une chimère...

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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