L’EPR de Flamanville commence à produire ses premiers électrons. À terme, cette centrale nucléaire de nouvelle génération sera raccordée au réseau national de production d’électricité, marquant la fin d’un projet qui a accumulé 12 ans de retard.
EPR de Flamanville : avec 12 ans de retard, la production commence
L’EPR de Flamanville commence à produire
Cette fois, c’est la bonne ! EDF annonce que le réacteur EPR de Flamanville produit ses premiers électrons. Un événement très attendu après 17 ans de travaux. Prévu initialement pour entrer en service en 2012, ce projet a accumulé de nombreux retards dus à des difficultés techniques majeures, à des défauts de fabrication, mais aussi à des erreurs de conception. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de donner son feu vert pour ce démarrage. Ainsi, EDF vient de lancer la réaction en chaîne de fission nucléaire.
Cependant, il faudra encore plusieurs mois avant que le réacteur puisse atteindre sa pleine capacité de 1650 MW, soit une puissance suffisante pour alimenter environ trois millions de foyers. Même si le réacteur EPR de Flamanville a commencé à produire de l’électricité, il n’est pas encore raccordé au réseau électrique national. Selon la direction d’EDF, cette opération critique est prévue pour la fin de l’automne 2024. Jusqu'à cette date, la production restera à un niveau minimal pour permettre les tests et les ajustements nécessaires à la montée en puissance progressive du réacteur.
Un retard coûteux et de nombreux défis techniques
L’EPR de Flamanville devait initialement coûter 3,3 milliards d’euros. Toutefois, en raison des nombreux retards et surcoûts, la Cour des comptes réévalue le coût total du projet à 19,1 milliards d’euros en 2020. Ce dépassement budgétaire s'explique par les multiples difficultés techniques rencontrées lors de la construction, comme des soudures défectueuses et des anomalies structurelles.
Par ailleurs, ces problèmes ont non seulement retardé la mise en service du réacteur mais ont également érodé la confiance du public dans ce projet phare. Le chantier a également été marqué par des interruptions dues à l'accident nucléaire de Fukushima en 2011 et aux changements de politique énergétique en France, notamment la volonté de François Hollande de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique du pays, avant un retour en grâce depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Élysée.