Dans un contexte où la réforme des retraites modifie peu à peu le paysage des pensions en France, le dernier « Baromètre 2024 de l’Épargne en France et en régions (Baromètre Ifop pour Altaprofits, 2024) » révèle des données inquiétantes concernant la culture financière des Français. Plus de la moitié des actifs se tournent vers le Plan Épargne Retraite (PER), mais une majorité impressionnante d’entre eux admet un manque de connaissance qui pourrait freiner leurs choix d’épargne à long terme.
Plan épargne retraite (PER) : 1 Français sur 2 est convaincu !
Une adhésion croissante au Plan Épargne Retraite
D’après les résultats de l’enquête conduite par l’Ifop pour Altaprofits, 55 % des actifs en France se disent séduits par le Plan Épargne Retraite (PER). Ce produit, qui permet d’obtenir une rente viagère ou un capital à la retraite, est perçu par les Français comme indispensable pour améliorer leur niveau de vie en fin de carrière. Près de 84 % des actifs estiment qu'il est nécessaire d'épargner « par capitalisation », avec 43 % affirmant que cela est « tout à fait » nécessaire.
Les jeunes, en particulier, semblent comprendre l'importance de cette démarche : 55 % des moins de 35 ans envisagent d'ouvrir un PER. Parallèlement, les catégories modestes et les foyers avec enfants se montrent également enclins à formaliser leur épargne, avec respectivement 51 % et 54 %. Néanmoins, la frilosité d’un bon nombre de Français face à ce type d’épargne est notable : 45 % des actifs n’ont pas l’intention de souscrire à un PER, souvent en raison de priorités financières plus pressantes.
Un manque flagrant de culture financière chez les Français
L’enquête souligne un facteur préoccupant : le déficit de culture financière chez les épargnants. Environ 81 % des actifs ne se sentent pas suffisamment informés pour investir sur les marchés financiers, et 82 % affirment craindre de perdre de l’argent en tentant d’y placer leur épargne. Ce sentiment de vulnérabilité entrave non seulement le passage à l’acte, mais pourrait également avoir des répercussions à long terme sur leur capacité à valoriser leur patrimoine.
Le manque d'informations est plus prégnant dans certaines régions. Par exemple, dans les Pays de la Loire, 89 % des épargnants préfèrent les livrets réglementés aux placements plus risqués, mettant en évidence une préférence pour la sécurité au détriment de rendements potentiellement plus élevés. En revanche, les actifs d'Île-de-France se montrent légèrement plus ouverts à investir dans des produits financiers plus diversifiés.
La nécessité d'éduquer les épargnants
« Le déficit de culture financière et économique est encore un frein important dans les choix de placements financiers, qui amène les épargnants français à privilégier la sécurité », déclare Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits. Cette situation pose un défi majeur aux conseillers en gestion de patrimoine, qui doivent redoubler d’efforts pour sensibiliser les Français à l'importance de l’épargne diversifiée, notamment l'investissement sur le long terme.
Les résultats de l'enquête indiquent également que près de la moitié des actifs ayant souscrit des produits d'épargne (48 %) l'ont fait sans assistance professionnelle, une démarche risquée si l'on considère le manque d'information généralisé. Ce constat souligne l'importance d’une éducation financière généralisée en France, afin de permettre à chacun de mieux appréhender les enjeux de l'épargne et de l'investissement.