Dans un retournement surprenant, Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’Énergie, sous l’autorité de Mme la Ministre Agnès Pannier-Runacher, a pris la parole hier mercredi devant les promoteurs éoliens réunis en congrès pour affirmer haut et fort que le développement de l’éolien terrestre se poursuivra à un rythme inchangé.
Éolien : cacophonie gouvernementale
Cet acte de bravoure intervient au lendemain du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, qui suggérait avec précaution la nécessité de "mieux mesurer" les impacts des éoliennes, laissant ainsi présager un possible ralentissement.
Mme Givernet, manifestement peu troublée par les propos de son chef de gouvernement, a choisi d’ignorer ces réserves en affirmant que la France maintiendrait son cap avec 1,5 GW d’éolien terrestre supplémentaire chaque année. Mieux encore, elle a réofficialisé le projet ambitieux et très controversé de 45 GW d’éolien en mer d’ici 2050, doublant ainsi la mise.
Une position qui, loin de semer la confusion, brille par sa clarté – et surtout par son audace – en totale contradiction avec les propos mesurés et réfléchis du Premier ministre Michel Barnier. En effet, alors que celui-ci semblait remettre en question l'enthousiasme pour les énergies renouvelables, Mme Givernet a promis la publication imminente d'une cartographie des "zones prioritaires" pour l’éolien, redonnant un coup d’accélérateur à la filière, malgré les réserves exprimées par son supérieur hiérarchique.
En tant que président de la Fédération Environnement Durable, qui regroupe plus de 1 000 associations en France, accompagné de son conseil d’administration, je demande désormais que le Premier ministre Michel Barnier clarifie sa position. Ils appellent à une confirmation de sa volonté de "mesurer mieux" les impacts des éoliennes, en particulier sur les finances publiques et les factures des usagers, laissant ainsi entendre qu’un ralentissement s’impose. Le Premier ministre est également invité à rappeler qui tient les rênes et à recadrer fermement sa ministre déléguée, afin d'éviter que de telles contradictions publiques ne se reproduisent.
La question reste donc en suspens : au sein de ce gouvernement, qui est le patron ?