Énergies renouvelables : l’UE demande toujours plus à la France

La France se retrouve une nouvelle fois interpellée par l’Union européenne. Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie, dans son discours de jeudi 15 février 2024, a de nouveau demandé à la France de se plier aux objectifs fixés par Bruxelles.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 16 février 2024 à 17h08
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Énergies renouvelables : l’UE demande toujours plus à la France - © Economie Matin
44%L'Union européenne demande à la France d'atteindre les 44% d'énergies renouvelables d'ici à 2030.

Énergies renouvelables : l'UE demande à la France de rehausser ses objectifs

La Commission européenne, par la voix de Kadri Simson, lors de son discours devant les eurodéputés de la Commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie (ITRE) du Parlement européen, a clairement exprimé ses attentes : « La France doit considérablement revoir à la hausse son ambition en matière de sources d’énergies renouvelables pour atteindre au moins 44% ». Cette demande fait suite au refus de la France, en novembre 2023, de se fixer un nouvel objectif pour 2030. La France avait alors affirmé que son plan actuel était déjà en ligne avec les objectifs globaux de l'UE. Une position qui avait suscité de vives réactions à Bruxelles.

Pourquoi la France hésite-t-elle à se donner un nouvel objectif ? La réponse réside en partie dans les défis techniques, économiques et sociaux que représente la transition énergétique. La France a ainsi fait prévaloir la nécessité de garantir sa sécurité énergétique ainsi que sa compétitivité économique, estimant, de fait, que l'accélération demandée par l'UE était trop rapide. La Commission européenne n'exclut pas des sanctions en cas de manquement de la part des pays qui refuseraient de se plier à ses attentes.

La France continuera-t-elle à faire la sourde oreille ?

L'objectif de l'UE pour l'ensemble de ses membres est ambitieux : atteindre une part d'au moins 42,5% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie d'ici 2030. La directive européenne souligne l'importance d'une action coordonnée entre les pays membres. « Les plans nationaux sont essentiels pour atteindre nos objectifs communs. Chaque pays, y compris la France, doit contribuer à cette dynamique positive », insiste Kadri Simson. Plusieurs pays européens ont délivré leur plan d'action, l'Irlande notamment, la date limite de délivrance étant néanmoins fixée au mois de juin 2024. L'objectif de l'UE : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, conformément au Green Deal européen.

La France continuera-t-elle sur sa ligne ? Cela est tout à fait probable. Comme avait tenu à le souligner, en décembre 2023, la ministre de la Transition écologique, Agnès-Pannier Runacher : « La France est très attachée à remplir ses objectifs, mais comme plusieurs pays de l’UE, la décarbonation ne passe pas uniquement par les renouvelables. […] Nous considérons que notre stratégie et objectif final doit être un objectif de décarbonation ». En d'autres termes, la France préfère miser sur le mix énergétique pour atteindre ses objectifs.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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