Le nucléaire revient sur le devant de la scène mondiale en tant que solution énergétique incontournable face aux défis climatiques et géopolitiques. Comme le relaye 20 Minutes, lors de la 68ᵉ Assemblée générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui se tient à Vienne du 16 au 20 septembre 2024, les nouvelles projections tablent sur une production d’énergie d’origine atomique plus de deux fois supérieure à celle d’aujourd’hui d’ici 2050.
L’énergie nucléaire a le vent en poupe dans le monde
Un engouement mondial croissant pour le nucléaire
La communauté internationale ne boude pas l'atome. C'est même tout l'inverse. Rafael Grossi, directeur général de l'AIEA, soulignait à l'occasion de la 68ᵉ Assemblée générale de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que « l'élan mondial en faveur de l'énergie nucléaire se poursuit à un rythme soutenu ». Selon les données de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en effet, la capacité mondiale de production d'électricité nucléaire pourrait atteindre 950 gigawatts d'ici 2050, soit 2,5 fois plus qu'en 2023 (371 gigawatts). Une croissance qui est permise grâce aux avancées technologiques dans les filières, telles que le développement des petits réacteurs modulaires (SMR), technologie dans laquelle la Chine excelle, cette dernière réussissant à les construire en une soixantaine de mois.
Par ailleurs, l’AIEA n'a pas manqué d'insister sur les avantages du nucléaire en matière de sécurité énergétique, mais aussi comme d'une source de production d'énergie décarbonée. Contrairement à certains pays, notamment l'Allemagne, et plus généralement l'exécutif européen qui persiste à refuser de considérer l'énergie d'origine nucléaire comme étant propre, l'AIEA, elle, le fait. Cette dernière ne manque pas d'insister sur la plus grande force de l'atome qui est, à l'inverse des énergies renouvelables, une source de production d'énergie continue et pilotable. Actuellement, 31 pays ont franchi le pas, et une trentaine d'autres, notamment la Turquie, le Bangladesh et l’Égypte, ont lancé des projets de construction de réacteurs. Les 116 hésitants (sur 177 États membres de l'AIEA) le sont surtout pour des raisons économiques, mais aussi en raison de leurs craintes liées à cette source de production ou à la gestion de ses déchets.
Un revers pour l'UE
Outre la production d'électricité, le nucléaire joue un rôle central dans d'autres domaines clés. L'initiative Atoms4Food, lancée en 2023 par l’AIEA en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), vise à améliorer la sécurité alimentaire mondiale grâce à l'énergie atomique, via l’irradiation des aliments et à la gestion des sols. Une technologie qui permet d’accroître la production agricole tout en répondant aux défis climatiques. Les résultats sont d'ailleurs plutôt prometteurs selon l'AIEA, en particulier pour la conservation des produits alimentaires et l'élimination des insectes nuisibles.
Dans le domaine de la santé, l'AIEA a également mis en place l'initiative Rayons d’espoir. Lancée en 2022, celle-ci vise à développer des centres de radiothérapie dans les pays en développement. Depuis son lancement, 86 pays ont sollicité l'aide de l'agence, et des projets ont été réalisés dans une trentaine de 30 pays. Comme le souligne Rafael Grossi : « cette initiative apporte des équipements et une formation essentielle pour permettre un diagnostic et un traitement du cancer dans les régions les plus défavorisées ». En définitive, l'atome est une énergie multisectorielle, et de fait, de plus en plus d’États comprennent qu'il serait bien dommage de s'en priver. De quoi donner un joli coup de revers à l'exécutif européen qui avait vivement critiqué, il y a moins d'une semaine de cela, le plan énergie-climat de la France. Les deux parties s'étant en effet lancées dans un bras de fer depuis plusieurs années déjà au sujet de ses objectifs concernant le développement des énergies renouvelables dans son mix énergétique. Pour rappel : les énergies renouvelables représente environs 14% du bouquet énergétique français contre 40% pour le nucléaire (et plus de 70% de sa production d'électricité). Le pétrole quant à lui représente 28% de son mix énergétique, le gaz 16%, et le charbon 2%.