Le géant pétrolier Aramco, premier exportateur de pétrole au monde, a annoncé, mardi 10 mars 2024, une baisse de près de 25 % de ses bénéfices pour l’année 2023, en raison de la chute du prix du pétrole.
Pétrole : saudi aramco subit la chute du brut de plein fouet
2023, une année difficile pour Aramco ?
En 2023, Aramco, détenue à 90 % par l'État saoudien, a enregistré une baisse notable de ses bénéfices qui ont chuté de 24,7 %, passant de 161,07 milliards de dollars en 2022 à 121,25 milliards de dollars. Comme le souligne le géant pétrolier lui-même : « La diminution reflète principalement l'impact de la baisse des prix du pétrole brut et de l'affaiblissement des marges de raffinage et de produits chimiques ». Il s'agit néanmoins des « deuxièmes plus hauts bénéfices historiques », s'est félicité le PDG, Amin Nasser.
Il faut dire que le prix du pétrole, qui avaient atteint des sommets à 130 dollars le baril en 2022 suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la reprise post-Covid, sont restés élevés en 2023 : 88 dollars le baril brut. Une hausse, nous le rappelons, est essentiellement due aux pays de l'OPEP, ceux-ci n'ayant pas hésité à limiter leur production de pétrole pour faire grimper les prix. De ce fait, et malgré une diminution de ses bénéfices, Aramco a augmenté de +30 % ses dividendes par rapport à 2022. Une manière pour la monarchie d'assurer un rendement attractif pour ses actionnaires.
Les nouvelles ambitions de l'Arabie saoudite
Au-delà des défis immédiats, Aramco et, plus largement, l'Arabie Saoudite, se projettent dans l'avenir avec des initiatives ambitieuses, dévoilées dans son programme Vision 2030. L'Arabie Saoudite cherche à se positionner comme un leader mondial non seulement dans le secteur pétrolier, mais aussi dans les technologies propres et renouvelables. Pour ce faire, le projet Vision 2030 vise à diversifier l'économie du royaume afin de réduire sa dépendance au pétrole. Tout comme pour les Émirats arabes unis, la priorité est donnée à l'extraction de lithium, composant essentiel pour la fabrication des batteries des voitures électriques, et qui provient, jusqu'à présent, principalement du Chili et de la Chine.
L'Arabie Saoudite a par ailleurs transféré 8 % des actions d'Aramco au Fonds d'investissement public (PIF) de la monarchie. L'objectif est de financer de nouveaux projets qui puissent développer la région, notamment par le tourisme et faire du royaume un hub pour les affaires, à l'image de Dubaï (Émirats arabes unis). Ce transfert sera en partie dédié à la construction d'une ville futuriste nommée Neom qui devrait voir le jour d'ici à 2030.