Endométriose : un test salivaire remboursé pour 2500 patientes

Un simple test salivaire va changer la vie de millions de femmes atteintes d’endométriose. Alors que le diagnostic de cette maladie peut prendre jusqu’à sept ans, une expérimentation vient d’être lancée pour accélérer les choses. Dès le 11 février 2025, un test mis au point par une entreprise lyonnaise sera remboursé par l’Assurance Maladie, mais seulement pour certaines patientes.

Jade Blachier
Par Jade Blachier Publié le 11 février 2025 à 11h49
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endometriose-test-rembourse-2500-patientes - © Economie Matin
25002500 patientes pourront bénéficier du remboursement du test salivaire.

L’endométriose est une maladie qui touche plus de deux millions de femmes en France. Elle se caractérise par des douleurs chroniques et peut entraîner des complications sévères, notamment en matière de fertilité. Pourtant, son diagnostic demeure un véritable parcours du combattant, avec un délai moyen de sept ans avant d’obtenir un verdict médical précis. Face à cette situation, le gouvernement a annoncé une mesure inédite : le remboursement d’un test salivaire permettant de détecter la maladie. Ce test, bien que toujours en phase d’expérimentation, suscite un immense espoir.

Un test salivaire désormais remboursé pour certaines femmes atteintes d’endométriose

Le 10 février 2025, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé sur France 2 que l’Assurance Maladie allait prendre en charge un test salivaire permettant de détecter l’endométriose. Cette prise en charge, initialement limitée à 25 000 patientes, concerne uniquement les femmes de plus de 18 ans et fait partie d’une phase d’expérimentation.

Ce test, baptisé Endotest, a été développé par la biotech lyonnaise Ziwig. Il repose sur l’analyse et le séquençage de l’ARN contenu dans la salive pour détecter la présence d’endométriose. La Haute Autorité de Santé (HAS) a validé l’expérimentation en octobre 2024, estimant que les résultats étaient suffisamment prometteurs pour justifier un remboursement temporaire.

Le gouvernement justifie cette mesure par plusieurs facteurs. Actuellement, le coût du diagnostic traditionnel est élevé, car il repose sur des examens invasifs tels que l’IRM, des échographies approfondies ou encore la laparoscopie. Le délai de diagnostic est inacceptable, avec une attente moyenne de sept ans avant d’obtenir un verdict médical clair. Enfin, ce test pourrait permettre un dépistage plus rapide et plus accessible pour les patientes. Le coût du test s’élève à 800 euros par patiente. Pour l’instant, ce montant sera entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie dans le cadre de l’expérimentation.

Un test conçu à Lyon et encore en phase d’expérimentation

Le test salivaire Endotest a été mis au point par Ziwig, une entreprise lyonnaise spécialisée dans le diagnostic médical innovant. Il repose sur une technologie qui permet de détecter la présence de signatures spécifiques dans l’ARN des patientes atteintes d’endométriose.

L’accès au test se fera sur prescription médicale. Il ne pourra être réalisé que sur ordonnance d’un médecin spécialiste, comme un gynécologue ou un médecin référent en endométriose. La patiente pourra récupérer un kit pour effectuer le prélèvement à domicile ou se rendre dans un laboratoire agréé. Les résultats seront disponibles sous une dizaine de jours au médecin référent, ce qui représente un gain de temps considérable par rapport aux examens traditionnels.

Bien que les premières études aient montré une fiabilité supérieure à 90 %, la Haute Autorité de Santé exige encore une validation clinique sur un échantillon élargi avant de généraliser le remboursement. Pour cette raison, une première phase d’expérimentation a été mise en place, intégrant 2 500 patientes. Cette étude devra évaluer l’impact du test sur le nombre de chirurgies diagnostiques et les bénéfices concrets pour les patientes.

Quel impact pour les femmes françaises ?

Le remboursement de ce test pourrait profondément modifier la prise en charge de l’endométriose. Aujourd’hui, cette maladie est encore trop méconnue et son diagnostic reste long et laborieux. Cette nouvelle mesure pourrait permettre de réduire le délai moyen de sept ans actuellement nécessaire pour poser un diagnostic. Le test étant non invasif, il éviterait aux patientes de passer par une chirurgie exploratoire.

Cette avancée est encore limitée. Seules 25 000 femmes seront concernées dans un premier temps, ce qui reste faible au regard des millions de patientes atteintes. Le coût du test reste aussi un frein si son remboursement n’est pas élargi après l’expérimentation. Le déploiement du dispositif prendra du temps. Il faudra attendre fin 2025 pour évaluer les résultats de cette phase de test et déterminer si le remboursement pourra être généralisé à l’ensemble des patientes concernées.

Si les résultats sont concluants, ce test pourrait révolutionner la prise en charge de l’endométriose en France et mettre fin à des années d’errance médicale pour des milliers de patientes.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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