Emploi : 7 TPE sur 10 ne veulent pas de la semaine de 4 jours

La semaine de quatre jours est un concept qui intrigue de nombreuses entreprises, notamment les Très Petites Entreprises (TPE) en France. Malgré les avantages potentiels tels que l’amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, cette organisation du travail suscite des avis partagés et plutôt contraires parmi les patrons de TPE.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 19 juillet 2024 à 7h05
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26%Seulement 26% des dirigeants de TPE autorisent actuellement le télétravail

Une large majorité de dirigeants de TPE défavorables à la semaine de quatre jours

Selon le 76e Baromètre des TPE réalisé par l’IFOP pour Fiducial et publié le 18 juillet 2024, la majorité des patrons de TPE sont réticents à l'idée de la semaine de quatre jours. Environ 72% des dirigeants de TPE se déclarent défavorables à cette réorganisation du temps de travail. Les principales raisons évoquées sont le risque de baisse de la productivité, les difficultés de coordination avec les clients qui n'adoptent pas ce rythme et les coûts supplémentaires liés à l'embauche de personnel pour couvrir les heures manquantes.

"Pour autant, près des 2/3 des chefs d’entreprise considèrent l’organisation du temps de travail “flexible” dans leur entreprise (63 %). 27 % valorisent même une organisation « très flexible » avec une grande autonomie des salariés.", souligne le baromètre

Pourquoi les dirigeants de TPE ne veulent pas de la semaine de 4 jours ? Voici leurs craintes :

Productivité : La crainte que la réduction du nombre de jours travaillés entraîne une baisse de la production est largement partagée, notamment dans les secteurs nécessitant une présence continue comme l'hôtellerie.

Coordination avec les clients : 41 % des dirigeants mentionnent des problèmes de coordination si les clients ne suivent pas le même rythme.

Couverture des heures de service : 37 % des patrons craignent de ne pas pouvoir couvrir toutes les heures de service nécessaires.

Les secteurs favorables à l'expérimentation

Malgré ces réticences, certains secteurs voient des avantages dans la semaine de quatre jours. Les jeunes patrons et ceux de sensibilité politique de gauche sont plus enclins à adopter cette organisation du travail. En effet, 53% des dirigeants de moins de 35 ans et 40% des dirigeants de gauche y sont favorables. Ils estiment que cette approche pourrait améliorer l'équilibre vie professionnelle-vie personnelle et réduire le stress des employés.

Les avantages potentiels de la semaine de quatre jours selon les patrons des TPE :

Bien-être des employés : La principale motivation pour adopter la semaine de quatre jours est l'amélioration de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, citée par 60 % des dirigeants favorables.

Attractivité et rétention des talents : Une organisation du travail plus flexible pourrait aider à attirer et retenir les talents, particulièrement dans les secteurs où la concurrence est féroce.

Le télétravail dans les TPE prend de l’ampleur

Le télétravail est une autre option qui gagne en popularité parmi les TPE. Cependant, seulement 26% des dirigeants de TPE autorisent actuellement le télétravail, souvent à raison d’un ou deux jours par semaine. Les secteurs des services aux entreprises sont les plus susceptibles de permettre le télétravail, tandis que les secteurs de l’industrie, du BTP et de l’hôtellerie y sont moins ouverts.

Critère Pourcentage Détails
Dirigeants défavorables 72% Principalement en raison des craintes de baisse de productivité, de problèmes de coordination avec les clients et de coûts supplémentaires.
Dirigeants favorables 28% Les jeunes dirigeants et ceux de gauche sont plus favorables, citant l'amélioration de l'équilibre vie professionnelle-vie personnelle et la réduction du stress.
Télétravail autorisé 26% Principalement dans les secteurs des services aux entreprises.
Principaux avantages perçus de la semaine de 4 jours - Meilleur équilibre des temps de vie (60%), bien-être et réduction du stress (46%).
Principaux freins - Coordination avec l'externe (41%), couverture des heures de service (37%), baisse de la production (31%).
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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