Reconversion : où vont les anciens militaires et pourquoi les recruter ?

Les militaires en reconversion représentent un véritable vivier de compétences et de leadership pour le monde de l’entreprise. Comment vivent-ils ce passage de la vie militaire à la société civile ? Quels atouts peuvent-ils apporter aux entreprises ? L’étude du cabinet Pépite donne des éléments de réponse.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 19 janvier 2024 à 17h46
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Reconversion : où vont les anciens militaires et pourquoi les recruter ? - © Economie Matin
23 % des militaires en reconversion ont indiqué avoir du faire face à des préjugés lors de leur entretien d'embauche

Reconversion militaire  : les défis du marché du travail

Les militaires quittant les rangs de l'armée représentent une source importante de talents pour le marché du travail. L'étude du cabinet de recrutement Pépite, réalisée entre le 1ᵉʳ et le 8 décembre 2023 auprès de 826 anciens militaires, offre un aperçu sur leurs perspectives de reconversion militaire. Selon cette enquête, la moitié des militaires (51 %) n'ont jamais travaillé dans le civil avant d'intégrer l'armée. Ce sont en majorités des hommes (93 %) et 40 % d'entre eux ont consacré plus de vingt années de leur vie au service du drapeau tricolore, avec un départ en moyenne à l'âge de 44 ans. Ces derniers arrivent par conséquent sur le marché du travail à un âge qui n'est pas des plus évidents.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les militaires de reconversion ne se tournent pas en premier lieu vers le secteur de la sûreté. Il arrive même en 5ᵉ position et ne concerne que 6 % d'entre eux. Les militaires en reconversion vont plutôt dans les secteurs du commerce et de la distribution (23 %), le BTP (10,7%), l'agroalimentaire (9%), et le transport et la logistique (8%).

Les anciens militaires victimes de préjugés

La reconversion n'est pas une mince affaire pour bon nombre d'anciens militaires. En effet, d'après l'étude du cabinet de recrutement Pépite, 76 % des militaires en reconversion quittent l'armée sans avoir atteint l'âge de la pension lors de leur départ. Plus de la moitié d'entre eux (53 %), avait plus de 35 ans lorsqu'ils ont quitté leur uniforme et 66 % avaient plus de 30 ans.

Face aux défis du marché, les anciens militaires font partie des plus proactifs dans la recherche d'emploi. Près de la moitié d'entre eux avait l'équivalent d'un Bac + 2 et Bac + 4 avant d'intégrer l'Armée, et entament une formation ou reprennent leurs études à leur sortie. Malgré cela,  23 %  ont indiqué qu'ils avaient dû faire face à des préjugés lors de leur premier entretien d'embauche, comme une supposée rigidité, un manque d'adaptation au monde civil, une fermeture d'esprit ou encore un esprit autoritaire.

L'Armée, une des meilleures écoles de management

L'Armée est une véritable école de management : tous les militaires de carrière et contractuels ont eu à diriger des équipes. Un sergent, par exemple, le plus petit grade des sous-officiers, peut avoir 10 personnes sous ses ordres. Pour un officier, ce chiffre peut grimper jusqu'à 1 000 hommes suivant son grade. Leur expérience militaire leur a ainsi permis de développer d'excellentes qualités managériales. Ils bénéficient par ailleurs d'une forte capacité d'adaptation, d'autonomie, et bien évidemment, d'un certain sens de l'organisation. Des qualités qui sont très recherchées sur le marché du travail, en particulier pour les postes clés des entreprises.

Les militaires en reconversion sont pleinement conscients de l'avantage qu'ils ont en matière de compétences, comparé à un certain nombre de personnes de la société civile. D'après l'étude de Pépite, 97 % des militaires en reconversion interrogés estiment que leur expérience militaire est une plus-value pour leur future vie professionnelle. 91 % se considèrent comme de bons managers, un atout précieux pour les entreprises en quête de leaders expérimentés.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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