Une récente étude de l’APEC révèle une préoccupation grandissante des cadres pour leur pouvoir d’achat dans un contexte de ralentissement des offres d’emploi. Entre tensions sur le marché du travail et inflation, le paysage de l’emploi des des cadres semble naviguer en eaux troubles.
Pouvoir d’achat : même les cadres s’inquiètent
La chute brutale de 13% du nombre d'offres d'emploi pour les cadres en un an sonne l'alarme sur un marché du travail autrefois prospère. L'association pour l'emploi des cadres (APEC) souligne une baisse significative des intentions d'embauche des entreprises, avec des projections peu encourageantes pour les mois à venir. Dans ce climat d'incertitude économique, exacerbé par l'inflation et le resserrement de la politique monétaire de la BCE, les cadres expriment une inquiétude croissante pour leur pouvoir d'achat. Les salaires stagnent, et malgré une rémunération globalement en hausse lors des négociations annuelles, l'écart avec l'inflation suscite des préoccupations.
Inquiétudes sur le pouvoir d'achat des cadres
L'Ile-de-France, cœur battant de l'économie des cadres avec 40% des emplois concentrés, fait face à une réduction notable des offres d'emploi, suivie de près par l'Occitanie et les Hauts-de-France. Ces régions subissent un ralentissement plus marqué que d'autres, telles que le Centre-Val-de-Loire, le Grand Est, et la Bourgogne-Franche-Comté. L'analyse de ces disparités géographiques reflète une complexité économique où des facteurs tels que la concentration des centres de décision et la nature des secteurs économiques dominants jouent un rôle déterminant.
Une géographie de l'emploi des cadres en mutation
Malgré le recul des embauches, l'APEC constate des délais de recrutement allongés et des difficultés persistantes pour les entreprises à attirer les talents. Ces tensions, bien que moins aiguës que lors des pics précédents, demeurent significatives, surtout dans les grandes entreprises et les ETI, soulignant un décalage entre les besoins des entreprises et les profils disponibles sur le marché. Cette situation paradoxale révèle un marché du travail des cadres à deux vitesses, où la concurrence et un faible nombre de candidatures qualifiées engendrent des obstacles malgré un ralentissement apparent des recrutements.
Face à l'inflation, la mobilité professionnelle apparaît comme une stratégie pour nombre de cadres désireux d'améliorer leur situation financière. La tendance à la mobilité reste élevée, avec 37% des cadres envisageant un changement d'employeur comme un levier pour accroître leur rémunération. Dans ce contexte, 2024 pourrait être témoin de mouvements significatifs sur le marché du travail des cadres, sans pour autant prédire une vague de démissions de grande ampleur.