Émissions de CO2 : l’industrie automobile entendue, Bercy ouvert à la discussion

L’industrie automobile européenne semble avoir été entendue par le gouvernement. En tout cas, Bercy ouvre la discussion à un report de l’entrée en vigueur des normes européennes en matière d’émissions de CO2. La discussion est sur la table.

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Par Cédric Bonnefoy Publié le 16 octobre 2024 à 11h00
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Émissions de CO2 : l’industrie automobile entendue, Bercy ouvert à la discussion - © Economie Matin
15 milliards d'€En cas de non-respect des normes d’émissions de CO2, les constructeurs européens pourraient écoper d’une amende de 15 milliards d’euros.

Les normes européennes en matière d’émissions de CO2 bientôt repoussées ?

Les constructeurs automobiles européens font face à une échéance importante en 2025. D’ici là, ils devront réduire de 15 % leurs émissions de CO2 par rapport aux niveaux de 2021. Cela signifie qu'en moyenne, les véhicules mis sur le marché ne devront pas dépasser 93,6 g de CO2 par km contre 115 g auparavant. Cette réduction drastique vise à accélérer la transition vers une mobilité plus verte.

Toutefois, le succès de cette transition repose en grande partie sur la vente de véhicules électriques, dont la part de marché peine à décoller. Actuellement, seuls 12 % des véhicules vendus en Europe sont entièrement électriques, bien en dessous des 24 % nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. En cas de non-respect, les constructeurs s'exposent à des amendes colossales, estimées à 15 milliards d’euros pour l'ensemble du secteur, selon Luca de Meo, directeur général de Renault et ancien président de l'ACEA.

C'est dans ce contexte que le ministre français de l'Économie, Antoine Armand, estime que des amendes aussi élevées pourraient freiner les investissements nécessaires à la décarbonisation du secteur. De plus, il craint que ces pénalités n'affectent les sous-traitants français, déjà sous forte pression.

Vers un ajustement des règles ?

Face à cette situation, le gouvernement français cherche à ajuster les règles. Antoine Armand évoque la nécessité de « flexibilités » afin de ne pas pénaliser un secteur qui se trouve en pleine transition technologique. L'une des options proposées par l'ACEA serait de repousser l'échéance de 2025 à 2027, afin de permettre aux constructeurs de mieux s’adapter aux nouvelles normes. Cela donnerait aux entreprises deux années supplémentaires pour augmenter la part des véhicules électriques dans leur offre.

Cependant, certains acteurs du secteur ne partagent pas cet avis. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a rappelé que les normes européennes sont connues depuis 2019, et que son groupe s'est mis au travail dès lors pour respecter les échéances. Pour lui, il serait injuste de revoir les règles à la dernière minute alors que certains constructeurs se sont déjà lourdement engagés dans cette transition.

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Cedric.bonnefoy

Cédric Bonnefoy est journaliste en local à la radio. À côté, il collabore depuis 2022 avec Économie Matin.

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