Les émeutes qui ont éclaté fin juin 2023 à la suite de la mort de Nahel tué par un tir de policier ont laissé des traces indélébiles dans le paysage urbain français. Les dégâts ont été nombreux, avec des scènes de violence rares. Pour les assureurs, qui ont dû indemniser les victimes, la facture est plus que salée.
Les dégâts des émeutes dépassent les 700 millions d’euros
Émeutes : le coût des dégradations revu à la hausse
La fédération France Assureurs a réévalué le 6 septembre 2023 le coût des violences urbaines à 730 millions d'euros, une augmentation significative par rapport à l'estimation initiale de 650 millions d'euros en juillet 2023. Cette révision a été nécessaire compte tenu de l'ampleur des dégâts et du nombre croissant de déclarations de sinistres.
Ces émeutes, qui ont duré cinq nuits consécutives, ont été déclenchées par la mort du jeune Nahel à Nanterre, suite à un contrôle routier dans lequel le jeune a été tué à bout portant. Initialement, le gouvernement et le Medef, sans chiffres précis, avaient estimé à 1 milliard d’euros le coût des dégradations.
Plus de 15.000 déclarations de sinistre après les émeutes en France
Les émeutes ont conduit à des dégradations sur tout le territoire français. Ce qui explique le nombre très élevé des sinistres : 15.600 en tout, selon les données de France Assureurs.
Sur les 15.600 sinistres déclarés, les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total. Plus précisément, les biens professionnels comptent pour 65% et les biens des collectivités locales pour 27%. Les véhicules endommagés, quant à eux, représentent 46% des déclarations mais seulement 6% du coût total.
Les conditions de déclaration des sinistres avaient changé
Dès le début de juillet 2023, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a appelé les assureurs à étendre les délais de déclaration, à réduire les franchises et à indemniser rapidement les professionnels touchés par les émeutes. Les banques ont également été sollicitées pour faire preuve de compréhension envers les victimes. Objectif : que le reste à charge baisse et, surtout, que tout le monde puisse demander un remboursement.
En réponse, la fédération professionnelle a encouragé ses membres à « réduire » les franchises pour les « petits commerçants indépendants les plus durement touchés » par les violences urbaines. Pour autant, ce changement des conditions contractuelles n’était pas une obligation.