Émeutes en France : un milliard d’euros de dégâts ?

Les récentes émeutes qui ont secoué la France ont laissé derrière elles un paysage de destruction et de pertes économiques considérables. Selon une estimation préliminaire du MEDEF, le coût des dégâts s’élève à plus d’un milliard d’euros.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 4 juillet 2023 à 8h14
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Émeutes en France : un milliard d’euros de dégâts ? - © Economie Matin
20 MILLIONS €Rien qu'en Île-de-France, le coût des dégradations pour les transports publics est estimé à au moins 20 millions d'euros.

Un coût exorbitant pour les entreprises

Les émeutes ont eu un impact dévastateur sur le paysage commercial français. Selon Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, plus de 200 commerces ont été entièrement pillés, 300 agences bancaires détruites et 250 bureaux de tabac touchés. Ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg, car ils ne tiennent pas compte des dommages indirects, tels que les pertes de revenus dues à l'interruption des activités commerciales.

« Il est trop tôt pour donner un chiffre précis mais on est à plus d'un milliard d'euros, sans compter les dégâts au niveau du tourisme », a affirmé le président du MEDEF au Parisien, lundi 3 juillet 2023. « Tout a été volé, même des caisses enregistreuses, avant de mettre le feu pour détruire. »

Les dégâts ne se limitent pas aux biens matériels. L'image de la France a également été ternie par les vidéos des émeutes qui ont circulé dans le monde entier. Ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le tourisme, un secteur clé de l'économie française, augmentant ainsi le coût total des événements. Les premiers effets se font même déjà ressentir : certains touristes ont annulé leurs réservations, de peur que les émeutes se poursuivent durant leur séjour.

Émeutes : les assureurs à la rescousse des entreprises

Face à l'ampleur des pertes, les entreprises se tournent vers leurs assureurs pour obtenir une indemnisation. Geoffroy Roux de Bézieux se montre confiant quant à la capacité des assureurs à répondre rapidement à ces demandes. Il a également évoqué la possibilité de « avances ponctuelles » pour aider les entreprises qui ne pourront pas reprendre leurs activités pendant un certain temps. La mobilisation des assureurs a également été demandée par le gouvernement, notamment sur la question des délais de déclaration de sinistre et la réduction des franchises pour les remboursements.

Cependant, le président du MEDEF a écarté l'idée d'un retour au « quoi qu'il en coûte », les mesures de soutien coûteuses mises en place en réponse aux crises sanitaires et énergétiques. Il suggère plutôt des solutions plus ciblées pour aider les entreprises les plus touchées.

Une estimation du coût des émeutes bien supérieure à celle de 2005 ?

Si le patron des patrons a raison, la facture des émeutes liées à la mort de Nahel à la suite d’un contrôle de police serait extrêmement plus élevée que celle des émeutes de 2005. Désormais partie de l’histoire moderne de la France, les émeutes avaient également commencé après la mort de deux jeunes impliquant la police.

Or, ces émeutes avaient déjà coûté cher. Plus de 200 millions d’euros de dégâts, et près de 10.000 sinistres identifiés et déclarés. Un coût qui serait, de fait, 5 fois inférieur à celui des émeutes de 2023, selon les estimations du MEDEF. Ce qui pourrait s’expliquer par la nature des dégradations. En 2005, c’étaient surtout des voitures qui avaient été incendiées : les dégradations aux commerces et les pillages avaient été moindres. Or, en 2023, c’est plutôt l’inverse qui se produit.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

1 commentaire on «Émeutes en France : un milliard d’euros de dégâts ?»

  • Walker Corsu

    Si la police avait eu des ordres « normaux » pour faire respecter la loi, cela ne serait pas arrivé.
    Mais, comme l’oligarchie préfère le chaos afin de « voter » en douce ses lois scélérates, voilà où l’on en est arrivé.
    C’était un test de Ronces, la prochaine fois sera la bonne.

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