Les nombreuses startups qui depuis 5 voire 10 ans, se sont lancées dans le réemploi et le vrac d’emballages sont prêtes à passer à grande échelle. Ne tardons pas pour adopter leurs solutions au risque que le contexte économique actuel, notamment le gel des levées de fonds, n’en stoppe net le développement.
Emballages : l’heure de l’industrialisation du réemploi a sonné !
Ces nombreuses solutions, rassemblées au sein du Réseau Vrac&Réemploi en France et de l’Alliance NewERA au niveau Européen, n’ont pas attendu la mise en œuvre d’un cadre réglementaire pour se lancer. Néanmoins, celui-ci reste un point d’étape clé pour accompagner cette transformation.
Depuis 2015, la France a mis en place le tri 5 flux des déchets et à adopter la “Single-Use Plastic Directive” en 2017 au niveau Européen. Par ailleurs, en 2020, l'interdiction de la vente de vaisselle à usage unique a été mise en vigueur grâce à la Loi de la Transition Énergétique. Cette interdiction a été renforcée et structurée par la Loi AGEC, qui a également introduit un point spécifique adapté à la restauration via la Loi EGALIM. Parallèlement, la proposition de la commission de l’Environnement du Parlement européen sur le projet de règlement relatif aux emballages et déchets d’emballages (PPWR) a été adoptée la semaine dernière, démontrant ainsi un cadre légal en constante évolution.
Cet encadrement permet d’établir des objectifs ambitieux de réduction de l’usage unique, impliquant notamment les plastiques. Définir ces objectifs est une tâche complexe, surtout face aux conflits d'intérêts des groupes de lobbyistes impliqués dans ce sujet. On peut légitimement se demander si ces objectifs ne devraient pas être adaptés en fonction du Produit Intérieur Brut (PIB) de chaque pays. Par exemple, on pourrait envisager un schéma global préliminaire tel que celui-ci :
Proposition - Méthodologie afin d'objectiver les pays dans la réduction de l’usage unique en fonction de leur PIB
Il est désormais crucial d’élaborer une vision nouvelle incluant des étapes d’intégration de nouvelles pratiques de production et de consommation ! Mais cela n’est pas suffisant. Il est impératif que ces évolutions réglementaires englobent l'obligation pour les acteurs publics et privés de consacrer une partie de leur budget à la communication des bonnes pratiques et à l’accompagnement de la transformation, que ce soit du côté des producteurs, des acteurs locaux, ou des consommateurs, et ce, quelque soit le secteur : GMS & commerce de détail, restauration commerciale et collective, événementielle, chaînes logistiques, etc.
Intégrer ces nouvelles pratiques représente un bouleversement profond de notre société, dont l'urgence environnementale n’est plus à démontrer. Pourtant, cela n'est pas insurmontable. Il suffit d'observer les moyens de communication et la standardisation des messages mis en place pendant la crise du COVID-19 pour constater qu'en trois mois, la population mondiale a su adopter les gestes barrières et les bonnes pratiques pour se protéger du virus. En trois mois, huit milliards d'êtres humains se sont entendus et ont modifié leurs habitudes, que ce soit au travail ou à la maison. Alors, qu'attendons-nous pour passer au réemploi et au vrac ?
Enfin, une fois ces moyens déployés, il est nécessaire de contrôler et sanctionner les acteurs publics ou privés qui ne respecteraient pas les objectifs fixés. Là encore, l’exemple du COVID-19 ou des contrôleurs dans les transports en communs, est un exemple non négociable de faisabilité et de preuve.