Philippe Gelder, CEO de la société « Elu Produit de l’Année », partage ses réflexions sur l’évolution de la certification consommateur et annonce le lancement de la nouvelle catégorie « Elu Produit Distributeur de l’Année ». Entrepreneur et homme de communication, Gelder dirige « Voted Product of the Year Worldwide » depuis 2016, après avoir détenu la licence « Elu Produit de l’Année » pour les Pays-Bas et la Belgique.
« Élu Produit de l’Année » : P. Gelder dévoile les nouveautés [vidéo]
Tout d'abord, pouvez-vous nous expliquer ce qu'est « élu produit de l'année » ?
« Élu produit de l'année », c'est une méthodologie qui existe depuis 40 ans, qui est sérieuse et objective, et qui permet aux consommateurs d'être guidés dans leur choix des produits préférés par d’autres consommateurs. C’est ce que l'on appelle chez nous l'écosystème de certification consommateur.
Vous annoncez des nouveautés pour cette année. Cet écosystème et ce logo vont évoluer dans quel sens ?
Nous venons cette année avec d'une part, les produits distributeurs en complément des produits nationaux et par ailleurs « élu marque de l’année » qui représente en fait la valorisation des marques et de la confiance des consommateurs envers ces marques.
Vous créez donc une catégorie à part pour les produits distributeurs, pourquoi est-ce que c’était nécessaire ?
C'est nécessaire parce que depuis 2022 et l'inflation, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les MDD, les Marques De Distributeur, du fait de leur prix, de leur caractère parfois plus abordable parce que plus de base. Et donc aujourd'hui ces marques distributeur doivent en effet garder ces consommateurs et à l'avenir vont avoir besoin de plébisciter la qualité de leurs produits et vont devoir revenir avec des produits plus innovants, avec des produits plus premium comme on dit dans le jargon du métier. Et donc ce logo va permettre de fidéliser les consommateurs qui sont venus vers eux.
Vous êtes un observateur privilégié de ce marché. Est-ce que selon vous il y a des distributeurs ou des enseignes qui sont en pointe ces produits distributeurs, ces MDD ?
Il y a de toute évidence une logique de part de marché et bien évidemment Leclerc est très présent et est un gros acteur de fait. Quant à savoir qui a investi le plus, c'est assez difficile. Néanmoins, on a vu historiquement que Système U a été assez tôt précurseur et est venu avec des produits innovants qu’il développait. Aujourd'hui, Carrefour a décrété un objectif de passer de plus d'un tiers de son assortiment à 40 % d'ici à 2026. Et bien sûr les discounter comme Aldi et Lidl qui ont un assortiment de produits propres qui est plus important que les autres. Donc en fait tout le monde est concerné par ces MDD et ils ont tous intérêt à les valoriser, la mettre en avant pour récupérer en effet ces consommateurs, aller chercher de nouveaux consommateurs qui viennent dans leurs enseignes.
Est-ce que vous pouvez nous rappeler quels sont ces critères d'évaluation ? Que faut-il pour que ces produits soient évalués produits de l’année, distributeur ou pas?
Notre méthodologie unique est développée avec NielsenIQ qui est un institut de recherche neutre et indépendant et qui tente à évaluer l'innovation perçue, l'attractivité, l'intention d'achat et la satisfaction des produits qui lui-même est testé par des consommateurs en situation de consommation par l'application Treetz. Et donc chez nous, c'est une méthodologie forte et unique qui s'appuie 100 % pour des consommateurs. Un grand nombre puisqu’en France, on a jusqu'à 15000 consommateurs au total.
Et comment vous mesurez ou comment les marques mesurent-elles l'impact de cette certification « élu produit de l’année » ?
Bien évidemment, quand les marques participent, elles regardent leurs résultats sur les ventes. Nous on observe d'après les commentaires de celle-ci une moyenne de 25 % d'augmentation des ventes. On a des cas spécifiques, dans des catégories spécifiques, qui sont parfois plus importants. Récemment, BIC, en Belgique, pas en France, mais la logique est la même, a réalisé 32 % de croissance des ventes. Donc, c'est important et l'on constate que ces marques re-participent d’année en année parce qu’elles voient un effet réel du logo rouge sur les ventes.
Et comment ce système élu produit de l'année se compare aux autres logos ou aux labels de qualité qui sont décernés par les pouvoir publics et les institutions ?
Les labels ou les logos qui sont là, décrétés par des zones géographiques, ou des recettes, ou toutes sortes de processus sont des logos qui sont plus figés dans le temps, en fonction de normes qui sont souvent assez sévères. Et donc ils n'ont pas ce caractère évolutif et qui, si vous voulez, à l'instar du vin naturel, du vin bio, le vin bio correspond à des critères très spécifiques, ont été décrétés un moment donné, il y a trois quatre cinq par une institution quelconque. Le vin naturel, chaque année on trouve des méthodes qui sont évolutives et qui permettent de rendre le meilleur. C’est un peu la même chose sur notre logo : chaque année on remet les produits face aux consommateurs. Donc on a une évaluation de ce que les consommateurs apprécient, de ce qui est important pour eux. Donc voilà, on n'est pas sur les mêmes critères. Nous sommes un logo marketing qui sert aux marques innovantes pour faire valoir leur produit d’un consommateur à d’autres consommateurs.
C'est ce même système qu'on retrouve dans d'autres pays où vous êtes présent aujourd'hui ?
Oui nous appliquons la même méthodologie strictement partout. La rigueur de cette méthodologie fait en effet le succès de « élu produit de l'année » dans près de 40 pays dans le monde. Et bien évidemment, aussi, comme tout le monde est mobile, à la fois les consommateurs mais aussi également les marques, le fait que cette marque et cette méthode méthodologie unique tout à fait valable soit présente dans tous ces pays renforce bien évidemment la perception de qualité du logo et du produit élu de l'année.