Une crise silencieuse mais profonde se dessine dans le secteur de l’hôtellerie-restauration en France. Le chef doublement étoilé, Thierry Marx, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), et Catherine Quérard du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), demandent l’intervention urgente du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour leur permettre de renégocier leur contrat d’électricité.
Facture d’électricité : l’appel à l’aide des restaurateurs
Les restaurateurs et les hôteliers croulent sous leur facture d'électricité
Les leaders de l'hôtellerie-restauration en France, avec Thierry Marx de l'UMIH et Catherine Quérard du GHR en première ligne, sollicitent Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, pour une renégociation de leurs contrats d'électricité. Ces contrats, aux tarifs jugés exorbitants, menacent la survie de nombreux établissements.
En ce sens, ils demandent une rencontre d'urgence avec Bruno Le Maire pour discuter des conditions de renégociation avec les fournisseurs d'énergie. En effet, comme le démontre l'enquête de Food Service Vision, 6 professionnels du secteur sur 10 sont liés par des contrats d'électricité à des prix bien au-dessus du marché (à 180 euros le MWh). Chiffre encore plus alarmant : 10 % à 15 % d'entre eux payent plus de 350 euros le MWh, alors que le prix du marché est passé sous la barre des 90 euros.
Un appel d'urgence pour renégocier les contrats avec les distributeurs
Ces tarifs élevés compromettent non seulement la rentabilité, mais aussi la capacité des entreprises à couvrir leurs charges et à rembourser leurs dettes. Thierry Marx et Catherine Quérard, représentant leurs collègues, expriment leur préoccupation face à ces conditions qui rendent la situation financière insoutenable pour de nombreux professionnels du secteur de l'hôtellerie-restauration. Chiffre à l'appui : le secteur a enregistré +45% de défaillance d'entreprises entre l'année 2022 et 2023, selon la Banque de France. Les restaurateurs et les hôteliers sont pris entre deux étaux. Ils ne peuvent pas augmenter leur prix du fait de la baisse du pouvoir d'achat des Français depuis ces deux dernières années, et voient leurs marges fondre à cause de l'augmentation des coûts. L'étude de Food Service Vision le confirme d'ailleurs, les professionnels du secteur ont vu leur activité diminuer de 3 % depuis novembre 2023. Ils se retrouvent pris au piège, en incapacité de pouvoir répercuter leurs coûts sans risquer de perdre leurs clients.
L'appel de l'UMIH et de la GHR n'est pas le premier signal d'alarme qui a été lancé auprès du ministre de l'Économie. Une rencontre avait eu lieu entre les différentes parties en janvier 2024 et avait le même objet. « Il est nécessaire de réactualiser la charte signée par les principaux fournisseurs en octobre 2022, pour embarquer tous les intervenants du secteur de l'énergie et leur demander de mettre en place un vrai mécanisme de renégociation des contrats en cours, avec des résiliations sans frais » estime la GHR et l'UMIH.