C’est l’un des débats sous-jacents du moment : le futur prix du mégawatheure. Deux logiques s’affrontent entre le gouvernement et EDF.
Électricité : quel prix pour le mégawatheure dans le futur ?
Le prix de l’électricité calqué sur les coûts de production
Lorsqu'il s'agit du coût de l'électricité, les avis divergent entre le gouvernement et EDF. Pourtant, les enjeux sont énormes, surtout à l’aube d’une électrisation importante des pratiques. De son côté, le gouvernement souhaite que le prix de l'électricité soit aligné sur son coût de production. Par ailleurs, il souhaite y ajouter une petite marge pour financer les futurs investissements.
Ainsi, avec ce modèle, le coût complet du nucléaire est estimé à 60,70 euros du mégawatheure (MWh) pour la période 2026-2030 par le gouvernement. Attention, il s’agit d’un prix bien plus cher qu’actuellement. En effet, l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) qui avait stabilisé les prix à 42 euros du MWh va prendre fin en 2025. Ainsi, l'Arenh est un mécanisme qui garantit un accès aux capacités nucléaires historiques d'EDF à un tarif régulé. De fait, sa suppression ouvre la voie à plus d'incertitudes.
Le cas EDF : vive la volatilité !
EDF, le fournisseur historique, se place sur un autre terrain. Pour lui, le prix de l'électricité doit être dicté par les lois du marché, c'est-à-dire par l'offre et la demande. Dans les faits, cette approche pourrait rendre les prix plus volatils. Mais aussi, potentiellement plus compétitifs. La volatilité n'est pas nécessairement une mauvaise chose. En effet, elle pourrait même être favorable aux consommateurs si les prix du marché descendent en dessous du coût de production.
Le dernier bilan prospectif indique que le coût du mégawatheure de tous types de production serait d'environ 80 euros sur la période 2025-2026. Cependant, il pourrait chuter entre 70 et 75 euros en fin de décennie. Cette baisse s'explique notamment par l'arrivée de moyens de production d'électricité renouvelable plus compétitifs. En effet, les coûts de production de l'énergie solaire et éolienne diminuent considérablement. Pour le moment, les discussions vont se poursuivre.