Factures énergétiques : ces hausses à venir qu’on vous cache !

Les factures d’électricité, contrairement à ce qui est annoncé, ne sont pas près de baisser, ou du moins, cette accalmie ne sera que de courte durée. Entre les magouilles à venir des fournisseurs d’énergie sur les certificats d’économie d’énergie (CEE), qui pourrait multiplier par 5 les factures énergétiques des Français d’ici à 2026, et la nécessité de moderniser le réseau national, les ménages doivent se préparer à voir leurs factures atteindre des sommets dans les prochaines années.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 24 septembre 2024 à 17h00
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Factures énergétiques : ces hausses à venir qu’on vous cache ! - © Economie Matin
900 à 1 000 eurosLes CEE pourraient faire grimper de 900 à 1 000 euros par an les factures énergétiques dès 2026.

Les magouilles sur les CEE pour toutes les factures énergétiques

Les mauvaises nouvelles risquent bien d'arriver dès 2026. D'après l'étude révélée par Le Parisien, par l’Union Française de l’Électricité (UFE), commandée par le cabinet Colombus Consulting, les factures d’électricité des ménages français pourraient grimper de 900 à 1 000 euros par an. Cette augmentation serait en grande partie due aux certificats d’économie d’énergie (CEE), entrés en vigueur en France depuis 2006. Ce dispositif impose aux fournisseurs de financer des actions pour réduire la consommation d’énergie de leurs clients (travaux de rénovation énergétique : fenêtre, isolation, murs, chauffage, toit, etc).

Actuellement, selon l'étude, les CEE ajoutent en moyenne 200 euros par an aux factures des ménages, mais ce montant pourrait être multiplié par cinq à cause de nouveaux objectifs européens, d'où les 900-1 000 euros évoqués précédemment. Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Columbus Consulting, explique auprès du Parisien que les fournisseurs seront contraints de se conformer à des objectifs plus stricts pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ce qui alourdira directement les factures : plus les objectifs sont stricts et élevés, plus les fournisseurs seront tentés d'acquérir un CEE, « sorte de bon point », le but étant pour eux d'éviter d'être financièrement sanctionnés par l'UE. Et comme les CEE sont aussi bien applicables pour les fournisseurs d'électricité, de gaz, de fioul et toute autre énergie : « On fixe un objectif qui est supérieur à ce qu'on peut faire. C'est là qu'on développe les effets pervers, c'est là qu'on a des fraudes. »

La modernisation du réseau électrique national

Autre source de hausses à venir, mais pour les factures d'électricité seulement cette fois : le réseau électrique national. En juin 2024, soit trois jours après le résultat des élections européennes, et donc en pleine campagne pour les élections législatives, l'ancien ministre de l'Économie a promis une baisse de 10 à 15 % des factures d'électricité « pour tous les Français », effective dès le mois de février 2025. Enfin, se sont dit les ménages ! Mais le gouvernement a décidé, en tout état de cause, et sciemment, de reporter - de toute évidence par électoralisme -  une problématique bien réelle en y jetant dessus un écran de fumée : la modernisation du réseau électrique national. Coût de celle-ci ? 100 milliards d'euros d'ici à 2040 (contre 33 milliards prévus en 2019), selon le cri d'alerte d'avril 2024 de RTE, le gestionnaire du réseau électrique national.

Ces 100 milliards d'euros représentent une montagne de chantiers qiu se répartissent en trois principaux axes :

  1. La modernisation des liaisons aériennes qui sont pour la plupart vieilles de plus de 50 ans, et pour 20 % de 70 ans au moins.
  2. Le raccordement des sources de production d'origine renouvelable au réseau national.
  3. Permettre à la France d'exporter son électricité vers ses voisins, comme le prévoit le marché européen.

Les taxes représentant déjà plus d'un tiers des factures énergétiques, celles-ci, au vu des CEE et des besoins de modernisation du réseau électrique, augmenteront inévitablement, ce n'est plus en définitive plus qu'une question de temps. La crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine apparaît bien avoir été un avant-goût de cesdites prochaines hausses. Après tout, « les promesses n'engagent que ceux qui y croient ». Rien de très suprenant après tout de la part du Mozart des finances, en témoigne la situation économique dans laquelle il a laissé la France après 7 années passés à Bercy, situation qui s'annonce, de surcroît, encore bien pire que prévu...

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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