Pourquoi l’énergie renouvelable provoque la chute des prix de l’électricité ?

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 24 juillet 2024 à 17h00
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Comme toute ressource produit ou bien de consommation, c'est une question d'offre et de demande… quand il y a trop d'offre sur le marché le prix s'effondre, c’est pour cette memeraison que le prix de l’essence a pu atteindre 2,50 ces derniere sannées mais aussi descendre à 1 euro 30 pendant le COVID par exemple… Pendant le COVID justement, on a aussi vendu du pétrole brut à prix négatif… ce n’est donc pas réservé à l’électricité

C'est la faute des ENR, les éoliennes et les panneaux solaires installés à marche forcée en Europe ces 5 dernières années s'il y a trop d'offre par moment. L'an dernier pendant l'été ces ENR étaient même majoritaires dans la production d'électricité en France en Allemagne ou en Espagne !

Mais le souci c'est que quand il fait beau et qu'il y a du vent ,trop d'électricité arrive sur le réseau.. On essaye de réguler cela en réduisant la puissance des centrales nucléaires ou meme en les découplant du réseau, mais parfois, cela ne suffit pas. et comme l'électricité ne se stocke pas.... le prix du mégawatt heure s'effondre et passe alors en prix négatif parce que personne n’en veut, comme le pétrole brut pendant le COVID

Quand le prix est négatif, le capitalisme et l'économie de marché sont plein de ressources ! Évidemment des entrepreneurs se sont lancés sur ce créneau de plus en plus porteur au fil des années.

Ils ont installé des pompes au pied de montagnes, notamment en Suisse, et montent de l'eau dans les lacs d'altitude ! Et en prime ils sont donc payés pour ça, payés pour pomper de l'eau comme les shadocks puisque l’electricité leur est revendue aprix négatif. Ils sont donc rémunérés, quelques euros le mégawatts, pour consommer de l’electricité.. Celle la même que l’on produit avec des éoliennes et des panneaux solaires, et qui coute rappelons le 2 à 3 fois plus cher que l’électricité nucléaire.

Et quand le système électrique a besoin d'un appoint en électricité, plutôt que de démarrer une centrale thermique à gaz ou à charbon, ils lèvent la main et produisent immédiatement de l'électricité en inversant les pompes... A ce moment là précis, ils peuvent être payés 500€ le mégawattheure parfois bcp plus encore.. Le temps que d’autres moyens de production moins chers soient lancés et connectés au réseau. Une centrale thermique démarre en quelques minutes, une centrale nucléaire, c’est plus long… Ils sont donc payés très chers pour fournir de l’électricité d’appoint, alors qu'ils ont déjà été payés quelques euros pour consommer de l’électricité quand il y en avait trop dans le réseau. Cependant, n’allez pas penser qu’il s’agit là de pirates : en réalité leur rôle est essentiel, ils contribuent à la régulation du réseau. Bien entendu, les énergéticiens installent eux aussi des systèmes du même type pour consommer cette electricité en trop dans le réseau ou plutot pour la stocker.. etla ou il n’y a pas de lacs, on construit aussipar exemple des tours géantes faites de blocs de béton, avec des grues qui hissent les blocs quand l’electricité est gratuite et qu’il faut la stocker, et les descendent, entrainant des générateurs, produisant de l’energie, quand on en a besoin

C'est plutôt durable qu'accidentel : de plus en plus plus d'éoliennes et de panneaux solaires à tel point donc que l'on réfléchit à déplacer les heures creuses des tarifs de l'électricité pour inciter les millions d abonnés du tarif heures pleines heures creuses à consommer en journée et non plus en pleine nuit.

Même chose pour les propriétaires de voitures électriques. D'ailleurs les bornes Tesla proposent déjà des tarifs promotionnels pour charger les voitures tesla mais aussi les autres, en journée entre 12h et 16h

Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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