Elections législatives: pas de majorité, un moindre mal pour les marchés actions!

Après un pic émotionnel et une vague d’incertitudes de 3 semaines, le scenario central du second tour des élections législatives s’est finalement réalisé. Aucune majorité ne s’est dégagée de ce scrutin «express», consacrant la réalité d’une France divisée en 3.

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Par Dorian Raimond Publié le 9 juillet 2024 à 5h00
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@shutter - © Economie Matin
2%L'inflation en juin 2024 a été supérieure à 2% sur un an.

Bien que le premier groupe représenté, le Nouveau Front Populaire, prône un programme craint par les marchés financiers, la composition finale de l’hémicycle exclut a priori tout risque de loi majeure et partisane, ce qui semble réduire la probabilité de nouvelles dépenses importantes pour les trois années à venir.

Même si les taux d’emprunt français vont probablement garder une prime de risque supérieure à ce qu’elle était avant le 9 juin, les craintes de déroute budgétaire devraient se dissiper. La coloration de l’Assemblée Nationale laisse présager d’une responsabilité parlementaire qui sera engagée pour des budgets mesurés.

Au terme de ces élections rocambolesques, les scores additionnés de la majorité présidentielle, du Parti socialiste et des Républicains témoignent par ailleurs d’une confirmation de la trajectoire européenne du pays. Pas de changement de paradigme de ce côté-là, ce qui constitue une demi-surprise voire plus au regard du score du Rassemblement National lors du tout récent scrutin européen.

Des dividendes sous surveillance

Dans ce contexte, les marchés actions français devraient reprendre des couleurs, en particulier les titres qui ont subi une forte décote par crainte de nationalisations (d’acteurs dans l’infrastructure notamment) et de privatisations (dans l’audiovisuel public par exemple). De même, les gros exportateurs, les banques et les plus grosses capitalisations boursières devraient in fine éviter de se retrouver sujettes à des ponctions fiscales extraordinaires (ou en tout cas être de moindre envergure).

Sur ce dernier point, on ne peut cependant exclure des répercussions sur les politiques de dividendes, par opposition aux rachats d’action, si d’aventure des taxes extraordinaires venaient à viser spécifiquement les coupons.

La fin de l’état de grâce?

L’élan apporté aux marchés français par les années Macron appartient cependant désormais au passé et tout porte à croire qu’il faudra attendre trois ans et les élections présidentielles de 2027 avant de savoir choisira alors une nouvelle orientation claire. Trois longues années pendant lesquelles les actions françaises devraient rester investissables, mais sans prime particulière comme celles qu’elles ont pu connaitre ces dernières années.

Juste avant la France, le Royaume-Uni a de son côté donné une large majorité au parti travailliste, qui devrait travailler plus étroitement avec l’Union Européenne. Une évolution intéressante à surveiller elle aussi, dans un contexte global de démondialisation.

Alors que les élections britanniques et françaises sont maintenant derrière nous, les marchés vont rapidement rentrer dans la période estivale et les volumes devraient logiquement diminuer. Toutefois, n’oublions pas les chiffres de l’inflation, qui restent plus modérés localement, tandis que ceux de l’emploi ont déçu aux Etats Unis, l’un et l’autre ayant entraîné une baisse des rendements obligataires.

Enfin, avec la perspective des élections présidentielles américaines et des spéculations sur le maintien de la candidature de Joe Biden, un regain de volatilité et des risques baissiers seront aussi plausibles après la période estivale.

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Draymond

Directeur du Trading et de la Stratégie obligataire chez Hilbert Investment Solutions

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