Election présidentielle américaine 2024 : des records de financements historiques

L'élection présidentielle américaine de 2024 bat tous les records de levées de fonds avec 15,9 milliards de dollars. Les candidats, soutenus par des donateurs influents, ont misé gros, notamment dans les États clés.

Trump revendique sa victoire tandis que les dépenses électorales atteignent des sommets

Donald Trump, depuis le centre de convention de West Palm Beach en Floride, a exprimé sa gratitude envers ses partisans en passe d'être élu 47^ème président des États-Unis. Donald Trump mène actuellement le scrutin, ayant sécurisé 267 des 270 grands électeurs requis. Dans son allocution, le soir du 5 au 6 novembre, le milliardaire républicain de 78 ans a proclamé son succès dans l'élection présidentielle américaine. « C'est le plus grand mouvement politique que nous n'avons jamais vu par le passé dans le pays, c'est une victoire exceptionnelle pour les Américains », a-t-il affirmé dans des propos partagés par France Info. « Aujourd'hui nous écrivons l'Histoire (...) Je remercie les électeurs de m'avoir élu comme le 47e président des Etats-Unis », s'est-il exclamé devant ses supporters rassemblés.

Au moment où Donald Trump célébrait sa victoire en Floride, les chiffres révélés par OpenSecrets soulignaient l'intensification sans précédent des dépenses électorales pour cette course présidentielle. Les candidats à l'élection américaine de 2024, dont les bureaux de vote ont ouvert mardi 5 novembre, ont franchi une nouvelle étape financière, en récoltant un total inédit de 15,9 milliards de dollars. Ce chiffre, publié par l'organisation OpenSecrets, inclut non seulement les candidats à la présidence, mais aussi ceux en lice pour le Congrès. Ce montant dépasse de loin les 15,1 milliards de dollars de 2020 et plus encore les 6,5 milliards de 2016, soulignant une course à la Maison-Blanche de plus en plus coûteuse.

Election présidentielle américaine : qui est le donateur le plus généreux ?

Le montant recueilli pour cette élection présidentielle inclut non seulement les sommes versées aux candidats majeurs, Kamala Harris et Donald Trump, mais s'étend également à ceux en lice pour le Congrès. Kamala Harris a pris la tête en termes de levée de fonds avec plus d'un milliard de dollars à son actif, grâce notamment à l'apport important des petits donateurs, qui représentent 40% de cette somme. Son opposant républicain n'est pas en reste, avec 382 millions de dollars recueillis, complétés par une aide substantielle des comités de soutien qui ont levé 694 millions de dollars.

Timothy Mellon se distingue comme le donateur le plus généreux, injectant à lui seul 197 millions de dollars dans la campagne républicaine. D'autres, tels que Richard et Elizabeth Uihlein et Miriam Adelson, ont également versé des centaines de millions. Du côté démocrate, Michael Bloomberg et George Soros ont été les principaux bailleurs de fonds, contribuant à maintenir une lutte financière serrée.

Comment ces fonds ont-ils été utilisés ?

Pour cette élection présidentielle américaine, l'énorme budget de campagne a été principalement dirigé vers des publicités, avec plus de 10,5 milliards de dollars dépensés pour tenter de séduire les électeurs. Entre mars et novembre, la campagne de Harris a investi près de 1,6 milliard de dollars en publicités, tandis que Trump a dépensé environ 993 millions.

Malgré la croissance de l'utilisation d'internet, les réseaux sociaux n'ont capté qu'une part mineure des dépenses publicitaires, avec seulement 17% du budget. Les démocrates ont été particulièrement actifs sur les plateformes de Meta (Facebook et Instagram), dépensant 132,4 millions de dollars, tandis que les républicains ont investi de manière plus modérée (24,7 millions de dollars), privilégiant des plateformes comme X pour atteindre leurs électeurs. Sur la plateforme X, les républicains ont engagé 1,1 million de dollars contre seulement 150 000 dollars pour les démocrates, d'après les données recueillies par AdImpact.

C'est en Pennsylvanie que les dépenses ont été les plus élevées

En Pennsylvanie, les investissements des campagnes électorales ont été particulièrement élevés, surpassant ceux effectués dans des États comme le Michigan et la Géorgie. La Pennsylvanie est l'un des sept États clés déterminants pour le résultat de l'élection présidentielle américaine. Les enjeux de ce scrutin y sont variés, une réalité que les candidats ont clairement reconnue. Possédant 19 grands électeurs, cet État est essentiel pour les campagnes de Kamala Harris et Donald Trump. Peuplée de 12 millions de résidents de toutes les classes socio-professionnelles, la Pennsylvanie représente un véritable microcosme de l'Amérique, une cible de choix pour les candidats qui multiplient les efforts sur le terrain depuis plusieurs semaines.

Les démocrates, par exemple, mènent une campagne intense, allant jusqu'à frapper à 2.000 portes par minute à travers l'État, y compris dans les zones périurbaines et rurales, traditionnellement favorables aux républicains. En 2020, Joe Biden a remporté la Pennsylvanie par une marge étroite de seulement 80.000 voix. Chaque vote est déterminant, et comme le dit le dicton local, celui qui gagne la Pennsylvanie gagne la présidence, un fait que l'équipe de Donald Trump a bien intégré. Kamala Harris a centré ses messages sur des thèmes tels que les impôts, les droits à l'avortement, la santé publique et les questions économiques. De son côté, Donald Trump a mis l'accent sur l'immigration, l'inflation, la criminalité, ainsi que sur les impôts et l'économie.