Le secteur du logement neuf en France traverse une période particulièrement difficile, caractérisée par une baisse significative des mises en chantier et des ventes en 2023. La Fédération française du bâtiment (FFB) tire la sonnette d’alarme sur les conséquences économiques et sociales de cette crise.
L’effondrement du logement neuf est une « faillite politique »
Avec une perte estimée à 80.000 logements par rapport à 2022, le secteur du logement neuf entraînera une diminution de 1,7 milliard d'euros de recettes TVA pour l'État et la destruction de 13.300 emplois, selon la FFB.
Le secteur du logement neuf en crise
Les chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique révèlent une chute de 24,6% des mises en chantier sur un an et une baisse de 23,4% des permis de construire, signe d'une « politique du logement sans aucune planification », selon Olivier Salleron, président de la Fédération, une « faillite politique » selon lui.
La crise actuelle se répercute de manière inquiétante sur l'emploi dans le secteur, avec la FFB qui prévoit la suppression de 90.000 emplois d'ici fin 2024 et 150.000 mi-2025. Les ventes de maisons individuelles neuves ont chuté de 39% en 2023, selon le Pôle Habitat, et les plans sociaux commencent à émerger au sein de certaines entreprises. Face à cette situation, la FFB réclame des mesures urgentes, telles que le rétablissement du prêt à taux zéro, l'assouplissement des règles de crédit et le report de l'application de la réglementation environnementale RE202.
Des perspectives optimistes malgré tout
Malgré ce tableau sombre, le secteur de l'amélioration-entretien, notamment la rénovation énergétique, continue de résister. Le gouvernement a décidé de reporter à 2025 le recentrage du dispositif MaPrimeRénov' sur les rénovations lourdes, une mesure accueillie favorablement malgré une baisse de 75% de sa production en début d'année. Ce segment représente une lueur d'espoir pour un secteur en quête de redressement.
Le marché international des professionnels de l'immobilier (Mipim), qui s'est ouvert à Cannes, reflète la volonté du secteur de rebondir. Les acteurs de l'immobilier espèrent une baisse des taux directeurs des banques centrales au printemps, susceptible de relancer l'activité. Cette perspective suggère que, malgré les difficultés actuelles, le secteur pourrait être à l'aube d'un nouveau cycle de croissance. L'industrie, consciente de l'importance de rester mobilisée, envisage de lancer des projets qui nourriront les années à venir, dans un contexte de cycles longs typiques de ce secteur.