C’est l’opération majeure de la Bourse française de l’année 2022 : la renationalisation de l’énergéticien EDF sur fond de crise de l’énergie et dépendance de la France. L’exécutif a d’ailleurs mis sur la table une coquette somme pour récupérer une partie du capital qu’il ne détient pas. Car à partir d’un certain seuil, il peut forcer le retrait de la Bourse..
L’OPA sur EDF peut continuer : l’AMF donne son accord
L’AMF valide l’OPA sur EDF
Le projet d’OPA (Offre Publique d’Achat) sur l’énergéticien EDF a été présenté, comme le veut la réglementation, à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Cette dernière en a étudié les détails et, mardi 22 novembre 2022, a publié un communiqué de presse lui donnant le feu vert. Le projet d’OPA est « conforme », souligne l’Autorité.
Déposé le 4 octobre 2022, après avoir été annoncé en grande pompe, le projet de nationalisation ne cible en réalité que 16% du capital d’EDF. L’entreprise est en effet détenue à 86% par l’État français qui veut, par ce rachat, la sortir de la Bourse et la contrôler intégralement.
Pour ce faire, le gouvernement va débourser 9,7 milliards d’euros, mais il ne pense pas réussir à obtenir 100% du capital d’EDF d’un coup. L’objectif visé est d’acquérir au minimum 6% du capital par le biais de l’Offre Publique d’Achat. Avec 90% du capital, l’État pourra alors forcer la vente des 10% restants en retirant EDF du marché.
Construire des réacteurs et éponger la dette
Le premier objectif de l’opération est simple : faciliter la construction de réacteurs nucléaires en France. Un virage à 180 degrés par rapport à la politique écologiste mise en place en France ces dernières années et qui a conduit à l’annonce de plusieurs fermetures, dont la centrale de Fessenheim. L’exécutif aimerait en effet construire 6 EPR, les réacteurs de dernière génération.
Autre problème qui pourrait être résolu par l’OPA : la question de la dette d’EDF. Elle pourrait atteindre 60 milliards d’euros fin 2022, selon les premières estimations. Or, en détenant à 100% l’énergéticien, l’État pourra le renflouer ou, en tout cas, mieux gérer les créditeurs.
Reste qu’au prix de 12 euros l’action, l’opération ne convainc pas tout le monde, et surtout pas les petits actionnaires du groupe. Ces derniers ont tenté d’attaquer l’opération, sans succès, mais annoncent déjà de nouveaux recours.