En marge du conseil informel de l’Ecofin à Gand, Bruno Le Maire a réaffirmé son engagement pour la création d’un produit d’épargne européen visant à stimuler la croissance en mobilisant l’épargne des Européens. Cette initiative, soutenue par des propositions concrètes, pourrait marquer un tournant dans l’utilisation de l’épargne et le financement de l’innovation en Europe.
Placeriez-vous vos économies dans un produit d’épargne européen ?
Dans un contexte où l'Europe cherche à renforcer son économie, Bruno Le Maire a souligné l'importance de dynamiser le marché des capitaux au sein de l'Union Européenne. Selon le ministre, une somme considérable, estimée à 35.000 milliards d'euros, représente l'épargne des Européens, avec plus de 10.000 milliards « dormant » sur des comptes bancaires.
Mobiliser l'épargne pour financer la croissance en Europe
Pour remédier à cette situation, le ministre de l'Économie a proposé la création d'un « produit d'épargne européen » dès 2024, afin de canaliser cette épargne vers l'investissement dans la croissance, l'innovation et l'emploi. Cette démarche vise à rendre l'argent des Européens plus actif et contribuant davantage au développement économique.
L'approche de Bruno Le Maire ne se limite pas à la seule création d'un produit d'épargne. Le ministre prône également une « véritable équipe d'Europe de l'épargne et de l'investissement », une idée qu'il avait déjà évoquée précédemment. Il propose une coopération initiale avec les États membres volontaires, sans attendre un consensus de tous les pays de l'UE.
Ce produit d'épargne européen a-t-il une chance d'aboutir ?
De plus, il met en avant la nécessité d'une garantie pour la titrisation permettant aux banques de libérer leur bilan et d'accroître les prêts aux entreprises et aux particuliers. Ces propositions sont complétées par le soutien de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui recommande la création de fonds de capital-risque européens et transfrontaliers à travers des partenariats public-privé.
Le chemin vers la concrétisation du produit d'épargne européen reste semé d'embûches. La mise en œuvre d'un produit d'épargne européen n'est pas une nouveauté en soi, un précédent ayant été établi par le produit d'épargne paneuropéen (PEPP), lancé par la Commission européenne mais qui n'a pas rencontré le succès escompté. Les difficultés liées aux spécificités nationales, notamment fiscales, posent un défi considérable à l'harmonisation des marchés de capitaux en Europe.
L'« appel de Gand » lancé par Bruno Le Maire pourrait être un catalyseur pour l'Union des marchés de capitaux et transformer l'épargne statique en un moteur pour la croissance économique européenne. Toutefois, la réussite de cette initiative nécessitera une collaboration étroite entre les États membres, les institutions financières et les acteurs du marché, ainsi qu'une volonté commune de surmonter les obstacles réglementaires et fiscaux existants.