Économie de la confiance : la Suisse conforte sa position de leader

Après la crise sanitaire, les inquiétudes autour des données privées et des scandales alimentaires à répétition, la quête de transparence s’inscrit de plus en plus dans l’esprit des consommateurs européens. Un contexte qui favorise l’émergence d’une économie de la confiance, portée notamment par la Suisse où se concentre un écosystème d’acteurs publics, associatifs et privés, dont SICPA, leader des technologies d’authentification et de traçabilité sécurisée, est au cœur.

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Par Rédacteur Publié le 26 août 2023 à 4h14
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Économie de la confiance : la Suisse conforte sa position de leader - © Economie Matin
36%Seuls 36 % des Français accordent leur confiance aux GAFAM

Les sondages se suivent et se ressemblent : dans une société de plus en plus digitalisée et après des décennies de scandales sanitaires et alimentaires, les consommateurs expriment, plus que jamais, une forte demande de transparence et de confiance. Et cela vaut quel que soit le secteur concerné. En France, les consommateurs attendent, par exemple, plus de transparence sur les aliments qu’ils achètent : 80 % d’entre eux cherchent ainsi régulièrement des informations sur l’origine du produit, mais 73 % estiment que ces mêmes informations sont difficiles à trouver ; et, d’après la même étude, près de la moitié des Français plébisciteraient les nouvelles technologies, comme les puces RFID ou la blockchain, pour assurer la traçabilité des produits alimentaires, signe que les solutions technologiques ne constituent pas un obstacle psychologique majeur.

Cette exigence de transparence s’étend aussi, et peut-être davantage encore, dans un espace numérique perçu comme lourd de menaces. Sur Internet, la défiance est de mise, particulièrement en ce qui concerne la collecte et le traitement des données personnelles : d’après une enquête publiée en 2021, sept Français sur dix se disent préoccupés par les informations personnelles récoltées sur le Web, et une proportion semblable juge « mauvaise » la protection de leurs données. Ainsi, selon un sondage réalisé la même année, seuls 36 % des Français accordent leur confiance aux GAFAM (Facebook, Google, etc.) et 34 % aux sites de e-commerce ; à l’inverse, ils sont près de sept sur dix (68%) à faire confiance aux banques pour sécuriser leurs données personnelles, et une petite majorité (55%) aux opérateurs téléphoniques.

En France, les timides balbutiements d’une économie de la confiance

Loin de se cantonner à la seule sphère privée, la question de la protection des données et de la confiance numérique s’est aussi immiscée au cœur des préoccupations des entreprises : 80 % d’entre-elles déclarent avoir hissé, en 2023, leurs investissements dans les programmes de confiance au rang de priorité absolue. Une montée en puissance qu’accompagnent certains grands acteurs du secteur, à l’image d’Orange Business, selon qui « la confiance numérique repose (…) sur la capacité à assurer la confidentialité, la disponibilité et l’intégrité des données. Et, contrairement aux idées reçues, elle dépasse largement le champ de la cybersécurité ». C’est dans ce cadre que, portée par les autorités françaises, progresse notamment la notion de « cloud de confiance ».

En avril dernier, le gouvernement a en effet, par la voix de Bruno Le Maire, annoncé le renforcement de l’offre de cloud de confiance. Dans le cadre de la stratégie « France 2030 », le ministre de l’Économie a dévoilé un nouvel appel à projets « Suites bureautiques collaboratives cloud » et le lancement d’un dispositif d’accompagnement à la qualification SecNumCloud, un référentiel développé par l’ANSSI, qui permet d’identifier les offres de services cloud de confiance. Et, le 5 juillet, le Sénat a adopté un projet de loi ambitionnant de « sécuriser et réguler l’espace numérique », en introduisant un certain nombre de dispositions : filtre « anti-arnaque » par SMS ou mail, interdiction des frais lors d’un changement de fournisseur de cloud – mais aussi exclusion des cyberharceleurs, sanction des contenus pédopornographiques, etc.

En Suisse, SICPA inaugure un campus dédié à la confiance numérique

Autant d’initiatives qui, pour être bienvenues, demeurent dispersées et sont, en France, encore dépourvues de la cohérence qu’octroie une vraie vision d’ensemble. A la différence de la Suisse, où prévaut une véritable culture de la confiance numérique : lors de la dernière édition du salon Vivatech, la Confédération helvétique s’est ainsi très officiellement positionnée comme le « pays de la confiance numérique ». Une revendication pour le moins paradoxale, alors que la population suisse se montre particulièrement méfiante vis-à-vis du traitement de ses données par ses propres institutions – publiques comme privées –, tout en faisant preuve d’une conscience des enjeux de l’intégrité numérique « beaucoup plus avancée que la moyenne européenne », d’après l’entreprise de cybersécurité Ubcom.

L’implantation, en Suisse, de plusieurs grands noms de l’économie de la confiance serait-elle pour quelque chose dans cette pole position helvétique ? A l’image du groupe SICPA, leader mondial des solutions d’authentification, d’identification et de traçabilité – notamment des encres de sécurité équipant les billets de banque –, qui vient d’inaugurer, avec plusieurs acteurs privés et publics, un tout nouveau campus dédié à l’économie de la confiance. Baptisé Unlimitrust, le projet, implanté à deux pas du siège social de SICPA dans les environs de Lausanne, a pour ambition de créer un écosystème d’innovation en faveur d’un monde numérique plus sûr. Inauguré en juin  2023 en présence de plusieurs élus, le bâtiment ultra-moderne de 50 000 mètres carrés rassemblera entreprises innovantes, start-up, investisseurs, leaders d’opinion et associations au sein d’un microcosme fédérant plus de 1 300 spécialistes.

Pour Philippe Amon, PDG de SICPA, avec ses plus de 35 entreprises le campus Unlimitrust illustre « la volonté de SICPA de créer un monde plus sûr et plus fiable pour tous à travers la collaboration et la mise en commun d’expertises multiples ». Et la Suisse compte bien conforter sa place de leader dans l’économie de la confiance, comme en témoigne le lancement, par la fondation genevoise Swiss Digital Initiative, d’un nouveau label de confiance numérique dénommé Digital Trust Label. Lancée en 2022, l’initiative vise à garantir « aux utilisateurs qu’un service numérique est digne de la confiance selon quatre dimensions : la sécurité, la protection des données, la fiabilité ainsi que les interactions équitables entre les utilisateurs », d’après la directrice générale de la Swiss Digital Initiative, Niniane Paeffgen.

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