Une vision rare et déroutante pourrait s’offrir aux yeux des observateurs le 29 mars 2025. Mais ce qui frappera les regards ce jour-là ne sera pas seulement dû à la Lune. Un détail fugace, rouge, inquiétant même, pourrait bien voler la vedette à l’éclipse elle-même.
Éclipse solaire du 29 mars : des “cornes du diable” visibles dans le ciel ?

Le ciel va s’assombrir, lentement. Puis deux flammes écarlates pourraient jaillir à l’horizon, comme une signature diabolique d’un spectacle céleste aussi ancien que l’humanité. Et non, ce n’est pas une légende.
Une éclipse solaire partielle attendue en France
Le 29 mars 2025, une éclipse solaire partielle sera visible en France. En Bretagne, les observateurs pourront voir jusqu'à 33 % du Soleil masqué par la Lune. Ce chiffre descend à environ 15 % dans le Sud-Est, selon les données transmises par la Cité de l’espace. Les moins chanceux sont les Corses (6 %). Le phénomène débutera aux alentours de 11 h à Brest, avec un pic vers 11 h 30, pour s’achever peu avant 13 h.
Mais au-delà de ce ballet astronomique prévisible, certains guettent un moment bien plus fugace, presque insaisissable. Les “cornes du diable”, c’est ainsi qu’on nomme ce spectacle visuel saisissant qui peut se produire pendant une éclipse partielle, lorsque le Soleil est à peine visible au ras de l’horizon. Deux pointes rouges incandescentes apparaissent alors dans le ciel, résultat d’un alignement aussi précis qu’éphémère.
Le terme “cornes du diable” fait froid dans le dos. Pourtant, il ne s’agit ni d’un mythe païen ni d’un effet spécial. C’est un pur phénomène optique. Il survient lorsque l’éclipse se produit au lever ou au coucher du Soleil, et que l’astre est en partie caché non seulement par la Lune, mais aussi par l’horizon, un bâtiment ou des nuages bas.
À ce moment précis, la lumière du Soleil rase l’atmosphère terrestre. Les couches denses de notre enveloppe gazeuse filtrent les courtes longueurs d’onde, laissant passer uniquement les rouges et les orangés. C’est ce filtre naturel qui donne aux “cornes” leur teinte caractéristique. Et parce que ce jeu d’ombres et de lumière ne dure que quelques instants, l’apparition peut paraître surnaturelle, presque troublante.
Voir les cornes… ou rater le spectacle : tout dépend de la géographie
Les conditions pour observer ce phénomène en France seront très limitées. À midi, au moment de l’éclipse du 29 mars, le Soleil sera déjà haut dans le ciel pour les observateurs hexagonaux. Il faudra donc un concours de circonstances particulier : une portion du Soleil cachée par la Lune, et simultanément par des nuages ou des obstacles naturels, pour espérer deviner les “cornes”.
Plus au nord, ou de l’autre côté de l’Atlantique, les chances augmentent. Le Canada, par exemple, offrira aux plus chanceux une meilleure fenêtre d’observation. Mais même en France, l’apparition d’un brouillard matinal ou de nuées stratégiquement placées pourrait suffire à faire naître les cornes dans le ciel. En clair : ouvrez l’œil… mais avec des lunettes adaptées.
Comme à chaque événement astronomique marquant, les ventes de matériel d’observation explosent. En mars 2025, les opticiens et plateformes spécialisées comptent bien profiter de l’effet “éclipse solaire”. Une paire de lunettes certifiée ISO peut coûter entre 3 et 15 euros selon les modèles. Mais attention : le moindre défaut, la moindre rayure, peut rendre l’observation dangereuse. Seuls les filtres qui ne laissent passer que 1/100 000ᵉ de lumière sont adaptés.
De nombreuses collectivités locales prévoient aussi des animations : Toulouse et sa Cité de l’espace distribueront des lunettes et proposeront une observation guidée. Les clubs d’astronomie préparent déjà des ateliers, notamment pour les écoles.