Le 6 novembre 2023 à 11h25, un événement symbolique marque le début du travail non rémunéré des femmes, selon le calcul de la lettre d’information « Les Glorieuses ». Cette date, qui soulève un débat critique, vise à sensibiliser sur l’écart salarial persistant.
À partir du 6 novembre, les femmes travaillent « gratuitement » !
Une action symbolique pour alerter sur les inégalités salariales
La célèbre lettre d'information féministe Les Glorieuses a lancé une initiative marquante en 2015, transformée en un rendez-vous annuel de prise de conscience : symboliser le moment où les femmes commenceraient à travailler gratuitement dans l'année à cause de l'écart salarial avec les hommes. En 2023, l'organisation affirme que cet écart atteint 15,4% selon Eurostat, ce qui signifie que théoriquement, les femmes pourraient cesser de travailler à partir du 6 novembre à 11h25 sans affecter leur revenu annuel comparé à celui des hommes. Ce calcul est devenu un outil de communication pour alerter sur les inégalités de salaire et proposer des changements concrets. À noter d'ailleurs que cette date a bougé de 2 jours depuis un an.
Cependant, cette approche n'est pas sans critiques. Les Glorieuses elles-mêmes reconnaissent le caractère symbolique et moyen de ce calcul, sachant qu'il ne tient compte que des entreprises de plus de dix salariés, et ne reflète pas les disparités de salaire à poste et temps de travail égal. L'Insee pointe en effet un écart de 5,3% pour ces derniers critères, plus représentatif des inégalités salariales pures.
Les Glorieuses appellent à la revalorisation des salaires dans les métiers « féminins »
La lettre propose des mesures audacieuses pour réduire cet écart salarial. Elle préconise d'appliquer une « éga-conditionnalité », obligeant les entreprises à respecter l'égalité salariale pour accéder aux aides publiques. De plus, Les Glorieuses insistent sur la revalorisation des salaires dans les métiers majoritairement féminins, comme les sage-femmes ou les infirmières, essentiels à la cohésion sociale. Enfin, elles recommandent un congé parental post-accouchement obligatoire et égal pour tous, s'appuyant sur les travaux de Claudia Goldin, Prix Nobel d'économie, pour garantir une égalité des chances dans le monde du travail.
Cet appel à l'action des Glorieuses met en lumière des pistes de réflexion et d'action concrètes, au-delà de la symbolique de leur calcul. Il souligne l'urgence de s'attaquer aux racines structurelles des inégalités salariales, pour une société plus équitable où la contribution de chacun est justement reconnue et valorisée.