En 2023, les salariés français à temps complet ont travaillé moins d’heures que leurs homologues européens, même si l’écart s’est légèrement réduit. Toujours est-il que nos voisins allemands et néerlandais travaillent beaucoup plus, de quoi remettre en question la croissance et la compétitivité économique de la France, alerte le think-tank Rexecode.
Compétitivité : les Français ne travaillent pas assez !
En France, les salariés travaillent trop peu, les indépendants travaillent trop
Eh 2023, les salariés à temps complet en France ont travaillé 1.673 heures en moyenne. Ce chiffre reste en deçà de la moyenne européenne (1.790 heures). Pourtant, une légère progression de cinq heures par rapport à 2022 marque une tendance positive, alors que la moyenne européenne a diminué de deux heures sur la même période, a calculé le think-tank Rexecode dans le cadre de sa dernière étude annuelle sur la durée du travail. Ces différences sont en partie dues à des facteurs structurels, tels que les jours fériés et les congés, mais aussi à une dynamique de long terme : depuis 2005, la durée moyenne du travail en France reste stable, alors qu’elle baisse dans d’autres pays.
Lorsqu’on inclut les salariés à temps partiel, la France se rapproche de la moyenne européenne, avec 1.553 heures travaillées, contre 1.630. Elle dépasse même l’Allemagne, où le recours au temps partiel est plus fréquent et pour des durées plus courtes. En revanche, la durée de travail des non-salariés français est de 2.228 heures, soit bien au-dessus de la moyenne européenne de 2.157 heures, une indication de l’intensité de leur contribution économique.
Les Allemands et les Néerlandais travaillent bien plus que les Français
Malgré ces performances, le taux d’emploi en France reste un point faible : seulement 68% des 15-64 ans sont en emploi, contre 70% en moyenne dans l’Union européenne. L’écart est encore plus évident avec des pays comme l’Allemagne (77%) ou les Pays-Bas (82%). Parmi les freins identifiés, on note un taux élevé de jeunes sans emploi ni formation, ainsi qu’une sortie précoce du marché du travail pour de nombreux seniors. Si la France alignait son taux d’emploi sur les meilleurs élèves européens, elle pourrait créer jusqu’à 2,3 millions d’emplois supplémentaires.
Enfin, la France emploie moins de temps partiels volontaires (8% de la population en âge de travailler) par rapport à des pays comme l’Allemagne (21%) ou les Pays-Bas (31%). Une augmentation de la durée de travail par habitant de 9%, nécessaire pour égaler l’Allemagne, pourrait cependant poser des questions sur la productivité et le modèle social.