Duralex se réinvente en coopérative grâce à ses salariés

Depuis lundi 2 septembre 2024, un vent de renouveau souffle sur les ateliers de Duralex. L’emblématique verrerie française, jadis confrontée à des difficultés financières récurrentes, célèbre son redémarrage sous une forme inédite : une coopérative ouvrière. Plus de deux cents employés respirent le soulagement et l’enthousiasme, évitant les licenciements grâce à cette transformation radicale.

Stephanie Haerts Economie Matin
Par Stéphanie Haerts Publié le 3 septembre 2024 à 16h00
Duralex

Un nouveau départ coopératif pour Duralex

La justice a validé, le 26 juillet dernier, le passage de Duralex en Scop (Société coopérative et participative), un modèle économique où les décisions sont prises démocratiquement. François Marciano, ancien salarié et désormais directeur général, symbolise cette renaissance. « Ce n’est plus une personne avec un patron, mais une équipe », a-t-il déclaré sur RFI. L'esprit de coopération semble régénérer l'ambiance et l'engagement des troupes : deux tiers des employés ont choisi de devenir associés, prenant ainsi en main le destin de leur entreprise.

En plus de la restructuration interne, Duralex doit surmonter les séquelles d'une année économiquement difficile, marquée par des pertes attribuables à la flambée des coûts énergétiques, conséquence indirecte du conflit en Ukraine. Alors que l'équipe travaillait auparavant sous la direction de gestionnaires peu concernés par leurs réalités quotidiennes ils prennent désormais eux-mêmes les rênes pour le bien commun. Cette prise de contrôle par les salariés devrait insuffler une nouvelle énergie dans les rangs de l'entreprise, prête à affronter les défis économiques avec une stratégie renouvelée.

Un soutien municipal décisif

La transition n'aurait pas été possible sans un appui extérieur substantiel. La métropole d'Orléans, dirigée par Serge Grouard, a joué un rôle clé en finançant plus de la moitié du projet. Les salariés restent optimistes quant à l'avenir de Duralex sous ce nouveau modèle. L'objectif est ambitieux : augmenter le chiffre d'affaires de l'entreprise de près de 30 % dans les cinq prochaines années, malgré les défis récents liés à la hausse des prix de l'énergie. « On a démarré avec une page blanche, donc il a fallu demander des autorisations d'exploiter et toutes les autorisations nécessaires pour ouvrir une entreprise », a expliqué François Marciano sur France Bleu Orléans mardi 3 septembre 2024.

L'engagement de la métropole d'Orléans ne se limite pas à un soutien financier. En rachetant les terrains de l'usine, elle assure à Duralex un ancrage territorial solide pour le futur. Cette démarche est accueillie avec gratitude par les employés, désormais acteurs de leur propre redressement. Les employés sont également soulagés de savoir que leur ville croit en eux et investit concrètement dans leur survie et leur développement, ce qui change complètement la dynamique au sein de l'entreprise. Ce partenariat local est perçu non seulement comme un gage de stabilité mais aussi comme une source d'inspiration pour d'autres entreprises en difficulté.

Stephanie Haerts Economie Matin

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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