La nouvelle année est là, après une soirée de fête où l’alcool a probablement coulé à flots. De quoi relancer la question des effets de l’alcool sur la santé… et de quoi peut-être convaincre certains à faire le Défi de Janvier, le Dry January.
Dry January 2025 : un défi de santé publique face à l’alcool
Chaque mois de janvier, des millions de Français comme de personnes dans le monde adoptent le défi du Dry January. Alors que cette initiative gagne en popularité, elle rappelle les effets néfastes de l’alcool sur la santé publique et la société. Mais malgré un nombre de participants en croissance continue d'année en année et une reconnaissance de plus en plus actée des méfaits de l'alcool, les pouvoirs publiques en France restent opposés à cette opération et ne soutiennent pas officiellement le Dry January.
Le Dry January : origines et essor en France du mois sans alcool
Né au Royaume-Uni en 2013 sous l’égide d’Alcohol Change UK, le Dry January a pour objectif de promouvoir un mois sans alcool afin de sensibiliser à ses effets néfastes et de repenser les habitudes de consommation. L'idée s'est progressivement exportée en France, où elle est désormais connue sous le nom de "Janvier sobre" ou Défi de Janvier.
Environ 10 millions de Français participent chaque année à ce défi. Les jeunes adultes, en particulier, se montrent sensibles à cette démarche, considérant ce mois comme une occasion de tester leurs limites tout en profitant de bienfaits physiques et mentaux.
Les bienfaits d’un mois sans alcool
Des études internationales et françaises ont démontré les nombreux avantages de cette initiative :
Bienfaits observés | Impact constaté |
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Amélioration du sommeil | Meilleure qualité et durée de repos |
Regain d’énergie | Réduction de la fatigue quotidienne |
Meilleure concentration | Diminution des distractions liées aux effets de l’alcool |
Économies financières | Baisse des dépenses associées à la consommation d’alcool |
De plus, réduire ou éliminer la consommation d’alcool pendant un mois peut contribuer à la prise de conscience des impacts à long terme, notamment sur les maladies cardiovasculaires et les cancers. En France, l’alcool reste la deuxième cause de mortalité évitable, avec 49 000 décès annuels.
Dry January Un défi freiné par des intérêts politiques et économiques
Malgré l’enthousiasme populaire, le Dry January souffre d’un manque de soutien institutionnel en France. Contrairement au Royaume-Uni, où Public Health England promeut activement l’initiative, les autorités françaises restent silencieuses. La raison principale : l’influence persistante des lobbies viticoles.
Selon Addictions France, qui a signé le 1er janvier 2025 une tribune sur Economiematin.fr, le veto gouvernemental de 2019, instauré sous la pression des lobbies alcooliers, empêche toute campagne publique en faveur du Dry January. En témoignent les déclarations polémiques de certains responsables politiques. Nathalie Delattre, ancienne vigneronne et ministre du Tourisme, a ainsi déclaré : « Je continue à visiter des exploitations viticoles et des caves, à porter haut et fort le fait que je suis contre le Dry January. Je continuerai à être en soutien et j'ai lu quelques articles de presse comme quoi je serai une affreuse lobbyiste des alcooliers et bien j’assume complètement. »
Le secteur viticole, générant 17 milliards d’euros de revenus annuels, reste une pierre angulaire de l’économie française. De quoi expliquer en partie la réticence des pouvoirs publics à soutenir l’initiative, bien qu’évidemment leur appréciation des boissons alcoolisées, et surtout du vin, est également au centre de leurs décisions.
Les alternatives sans alcool : une solution viable ?
Face à ce contexte, le marché des vins, bières et spiritueux sans alcool connaît un essor important. Si ces produits permettent de maintenir une vie sociale sans transgresser le défi, leur impact sur la santé reste discuté. Selon certains experts, leur consommation pourrait prolonger la dépendance psychologique aux habitudes liées à l’alcool.
Malgré les obstacles institutionnels, le Dry January continue de rassembler des millions de participants et d’ouvrir le débat sur notre rapport collectif à l’alcool. En 2025, ce défi est plus que jamais un acte de sensibilisation citoyenne, adressé autant aux individus qu’aux décideurs.
Et vous, relèverez-vous le défi de janvier et passerez le mois sans boire d’alcool ?