Les relations commerciales entre l’Union européenne (UE) et les États-Unis connaissent un regain de tension. Bruxelles vient d’annoncer une série de mesures tarifaires en réponse aux droits de douane décidés par Washington. Une évolution qui pourrait avoir des répercussions concrètes pour les consommateurs français.
Droits de douane : voici les produits qui vous coûteront plus cher
Le 9 avril 2025 marque une nouvelle étape dans les relations économiques entre l’Union européenne et les États-Unis. En réaction à une série de mesures tarifaires et aux droits de douane jugés agressifs, Bruxelles a dévoilé une contre-attaque commerciale ciblée. Ce bras de fer, aux accents de déjà-vu, plonge les exportateurs et consommateurs dans l’incertitude, tandis que les autorités européennes entendent démontrer qu’elles ne plieront pas sans riposte.
Première salve de l’UE contre les droits de douane américains
Depuis le 12 mars 2025, l’administration Trump a rétabli des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium européens, assortis de taxes sectorielles sur l’automobile (depuis le 3 avril) et d’un prélèvement général de 20 % sur toutes les importations en provenance de l’UE, comme le précise la Direction générale du Trésor.
Face à cette offensive, l’Europe a validé une liste de produits américains désormais taxés à hauteur de 25 %, pour un montant équivalent de 22 à 26 milliards d’euros, selon les sources. Ces nouvelles mesures entreront en vigueur à partir du 13 avril, et complètent celles de 2018-2020 temporairement suspendues mais réactivées dès le 1er avril.
Produits concernés ? Une palette hétéroclite : motos, fil dentaire, volaille, jus d’orange, appareils électroménagers, riz, maquillage, diamants, textiles, plastiques, voire bateaux de luxe. Le bourbon du Kentucky, autrefois symbole de la résistance européenne, a cette fois été soigneusement retiré de la liste pour éviter des représailles ciblant les vins et spiritueux français.
Quels sont les effets des droits de douane pour les consommateurs français ?
Les importateurs américains seront juridiquement redevables des taxes, mais l’effet domino pourrait toucher les distributeurs français. Motos de marque américaine, maquillage haut de gamme ou même produits alimentaires : la facture pourrait grimper en rayon, même si la part de marché de ces produits reste limitée dans la consommation française.
Les autorités assurent vouloir minimiser l’impact pour les consommateurs européens, mais la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avertit déjà : « Tariffs are taxes. They are bad for business, and even worse for consumers ». Elle prévient aussi d’une flambée des prix, alimentée par une inflation mondiale déjà sous tension.
Pourquoi cette riposte maintenant ?
La guerre commerciale n’est pas née hier. Mais le retour brutal d’une politique protectionniste américaine a ravivé les tensions. Le contexte géopolitique ne laisse guère de place aux illusions : la Commission européenne qualifie les décisions américaines d’« injustifiées et nuisibles », et affirme qu’elle n’avait pas d’autre choix que de réagir « de manière ferme mais proportionnée ».
Du côté des États membres, les divergences subsistent. L’Italie, la France et l’Irlande ont plaidé pour une réponse modérée afin d’éviter un emballement commercial. Résultat : une liste allégée mais symbolique, conçue pour faire mal sans se tirer une balle dans le pied.
Une réponse aux droits de douane calibrée, mais un avenir incertain
La Commission européenne prévoit une possible extension de ces mesures, selon l’évolution du conflit. Une liste complémentaire de produits américains reste en réserve, prête à être activée si Washington poursuit son escalade. Un processus de consultation publique s’est d’ailleurs clos le 26 mars pour définir les priorités commerciales européennes.
Quant aux négociations, elles ne sont pas exclues. Ursula von der Leyen l’a martelé : « We are ready to engage in meaningful dialogue. »