Droits de douane : Trump fait s’écrouler les Bourses mondiales

Depuis le 20 janvier 2025, date de l’entrée en fonction de Donald Trump pour un second mandat présidentiel, les marchés financiers mondiaux évoluent dans un climat de tension croissante. Le coup de semonce est venu le 2 avril 2025, lorsque le président américain a officialisé une série de droits de douane généralisés sur les importations industrielles. En moins de 48 heures, les principales bourses mondiales ont effacé plusieurs semaines de hausses.

Bourse : une dynamique haussière… jusqu’au 20 janvier 2025

Avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les marchés entamaient l’année 2025 sous des auspices positifs. Du 1er au 20 janvier, les grandes places boursières affichaient une croissance généralisée : +2,1 % pour le S&P 500, +2,8 % pour le CAC 40, +3,4 % pour le Nasdaq Composite, et même +6,5 % pour le Hang Seng. Cette progression était soutenue par une détente sur les taux d’intérêt et un ralentissement de l’inflation dans les grandes économies.

L’ambiance était au redémarrage. Les marchés, bien qu’inquiets du retour de Trump, restaient sur une logique d’anticipation modérée, dans l’attente de mesures concrètes.

Depuis le 20 janvier : montée des tensions, repli progressif, puis le drame

Après l’investiture, les premiers discours protectionnistes du président Trump n’ont pas immédiatement été suivis d’effet. Mais dès février, les premières frictions sont apparues, notamment avec l’Union européenne et la Chine. Les marchés ont alors commencé à corriger doucement, particulièrement aux États-Unis.

La cassure majeure est survenue le 2 avril 2025, lorsque Trump a décrété unilatéralement la mise en place de barrières douanières réciproques sur toutes les importations industrielles, à destination prioritairement des partenaires commerciaux jugés "déloyaux" : Chine, Union européenne, Mexique, Corée du Sud, Vietnam.

Le président a qualifié cette journée de « Liberation Day », une rhétorique martiale qui a profondément inquiété les investisseurs. Les effets ont été immédiats :

• Le 3 avril, le Nasdaq Composite s’est effondré de -5,97 % en une seule séance.
• Le Dow Jones a perdu -3,98 %.
• À Paris, le CAC 40 a chuté de -3,31 %, sa plus forte baisse depuis octobre 2022.
• L’indice VIX, qui mesure la volatilité implicite, a bondi de +73 % depuis le début de l’année.

Krach boursier : les États-Unis mènent la chute, l’Asie se fragmente, l’Europe hésite

Les indices américains sont les plus durement touchés depuis le 1er janvier, avec une correction marquée sur les valeurs technologiques et industrielles :

• NASDAQ Composite : -14,29 %
• S&P 500 : -8,25 %
• Dow Jones : -4,70 %

En Europe, les marchés ont bien résisté jusqu’à fin mars, notamment en Allemagne (+9,00 %) et en Espagne (+13,97 %). Mais l’annonce des droits de douane a stoppé net cette dynamique.

En Asie, la situation est contrastée. Le Nikkei 225 recule de -15,93 %, fortement pénalisé par le recul du yen et l’exposition aux exportations américaines. La Chine affiche une stagnation (-0,29 %). À l’inverse, Hong Kong tire son épingle du jeu avec un gain impressionnant de +13,91 %, capitalisant sur les fuites de capitaux continentaux.

Bourse : des marchés piégés par la rhétorique nationaliste

La correction actuelle reflète une inquiétude plus profonde : celle du retour d’un monde économique cloisonné, où les flux commerciaux seraient entravés par les politiques unilatérales d’un pays jadis chantre du libre-échange. L’impact potentiel sur les chaînes d’approvisionnement, la réallocation des investissements, la restructuration des contrats commerciaux... tout cela pourrait transformer durablement les rapports de force.

Évolution des indices boursiers mondiaux (2025)
(Chiffres en pourcentage – données consolidées au 3 avril 2025)