Le « coût social » de la consommation de drogue peut être estimé à 7,7 milliards d’euros chaque année, révèle l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) dans une nouvelle étude.
Drogues : le « coût social » est estimé à 7,7 milliards d’euros
Le « coût social » des drogues, un montant à composantes multiples
La consommation de drogue a un lourd coût « social ». En d’autres mots, les consommateurs de drogue induisent des coûts supportés par l’ensemble de la collectivité. Dans une nouvelle étude qu’il vient de publier (après celle de 2017), l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) l’estime à 7,7 milliards d’euros. Comment est-il donc arrivé à ce chiffre ?
Dans la méthodologie de l’OFDT, le coût social des drogues comprend les dépenses privées du consommateur (dépenses d’achat des produits, dépenses de santé non remboursées et amendes), les coûts affectant les acteurs des marchés des drogues (valeur des vies humaines perdues ou diminuées en qualité, coûts associés aux comportements antisociaux, violences sur les marches illégaux, emprisonnement), les coûts affectant les acteurs extérieurs à ce marché illicite (pertes de production des entreprises et des administrations, autres coûts associés aux comportements antisociaux et valeur des vies humaines perdues ou diminuées en qualité) ainsi que les dépenses publiques de prévention, répression et soins.
Les pertes de vies humaines pèsent pour 54% de l’ensemble du « coût social » des drogues
Globalement, le « coût social » s’élève à 7,7 milliards d’euros pour les substances illicites. C’est certes beaucoup moins que pour l’alcool (102 milliards d’euros) ou le tabac (156 milliards d’euros). Toujours est-il que 7,7 milliards d’euros, cela reste beaucoup pour la collectivité.
Dans le détail, le premier poste du « coût social » pour les drogues est constitué par les pertes de vies humaines : elles pèsent pour 54% du « coût social » pour les drogues. Le coût des soins occupe la deuxième position, pesant pour près de 10% du coût social. En effet, en 2019, 1.230 décès dus à la consommation de drogues illicites ont été comptabilisés, soit un total de 46.433 années de vie perdues. Les personnes consommant ces drogues décèdent à l’âge de 45 ans en moyenne. Avant cela, ils bénéficient d’un traitement pendant 15 ou 20 ans, grossissant les rangs des malades de 97.970 personnes supplémentaires. Enfin, les pertes de production arrivent en troisième position avec 5% de l'ensemble du « coût social » des drogues illicites.