Donald Trump évoque un troisième mandat présidentiel

Le président Donald Trump a affirmé dimanche 31 mars depuis Mar-a-Lago : « Je ne plaisante pas » au sujet de son ambition de briguer un troisième mandat, une déclaration sans ambiguïté qui constitue à ce jour le signe le plus clair de sa volonté d’explorer les moyens de contourner l’obstacle constitutionnel l’empêchant de rester à la tête du pays après la fin de son second mandat, prévue pour début 2029.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 3 avril 2025 à 15h00
Donald Trump évoque une nouvelle fois un troisième mandat présidentiel
Donald Trump évoque un troisième mandat présidentiel - © Economie Matin

Un troisième mandat pour Donald Trump ?

À 78 ans, celui qui fut déjà président de 2016 à 2020 et réélu en 2024, n’écarte plus ouvertement l’hypothèse d’un troisième mandat. « Beaucoup de gens me demandent de le faire », a-t-il martelé, ajoutant lors d’un déplacement en avion présidentiel : « Ce serait en quelque sorte un quatrième mandat, puisque l’élection de 2020 a été totalement truquée. »

On pourrait croire à une provocation parmi tant d’autres. Sauf que l’idée revient en boucle, dans ses discours comme chez ses proches. En janvier, il déclarait à ses partisans : « Ce serait le plus grand honneur de ma vie de servir non pas une, mais deux, trois ou même quatre fois », avant de qualifier ces propos de plaisanterie… pour « les médias fake news ».

Que dit la Constitution des États-Unis ?

Le 22e amendement de la Constitution des États-Unis est limpide : « Nul ne peut être élu à la présidence plus de deux fois. » Ce texte, ratifié en 1951 après la présidence prolongée de Franklin D. Roosevelt, a justement été conçu pour empêcher ce que Donald Trump semble souhaiter, une présidence à rallonge. Changer la Constitution ? Une gageure. Il faudrait une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Congrès et l’aval des trois quarts des États fédérés. Aujourd’hui, ni les Républicains ni les Démocrates n’ont cette capacité. Mais certains trumpistes avancent une faille. Selon eux, le 22e amendement ne mentionne pas explicitement le mot « succession ».

L’idée serait donc de faire de Donald Trump un candidat à la vice-présidence en 2028, pourquoi pas aux côtés de son propre vice-président, JD Vance. Si l’élu principal démissionne une fois investi, Donald Trump pourrait alors reprendre la main. Un schéma qui fait bondir les juristes. « Je ne pense pas qu’il existe de ‘truc étrange’ pour contourner les limites constitutionnelles sur les mandats présidentiels », a tranché Derek Muller, professeur de droit électoral à Notre-Dame. Il s’appuie sur le 12e amendement : « Aucun individu inéligible à la présidence ne peut être candidat à la vice-présidence. » Jeremy Paul, de la Northeastern University, est encore plus catégorique sur CBS News : « Il n’existe aucun argument juridique crédible pour un troisième mandat. »

Une stratégie de communication pour Donald Trump

Il faut voir dans ces propos une stratégie de communication rodée. En refusant d’écarter un troisième mandat, Donald Trump reste au centre de toutes les attentions. Selon Derek Muller, cette posture vise à « montrer le plus de force possible » dans un contexte où il pourrait apparaître comme un président en fin de course. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Pour Daniel Goldman, représentant démocrate de New York et ancien procureur lors du premier impeachment de Trump, cette nouvelle sortie est « une escalade claire dans sa volonté de prendre le contrôle du gouvernement et de démanteler notre démocratie ».

Dans son propre camp, les réticences existent. Le sénateur républicain Markwayne Mullin a déclaré sur NBC News, repris par BBC : « Je ne change pas la Constitution, sauf si le peuple américain décide de le faire ». Mais dans les rassemblements, comme celui organisé avec Elon Musk à Green Bay, les soutiens se multiplient. Kayla Thompson, ancienne juriste, résume : « L’Amérique a besoin de lui. »

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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