Le 20 janvier 2025, Donald Trump célébrait son grand retour à la Maison-Blanche, entouré d’un aréopage de milliardaires surexcités, convaincus qu’ils allaient continuer à se gaver sur le dos du capitalisme débridé qu’ils chérissent tant. Mais à peine sept semaines plus tard, la fête a tourné au carnage financier. Selon Bloomberg, les cinq milliardaires les plus en vue de la cérémonie – Elon Musk, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg, Bernard Arnault et Sergey Brin – ont perdu la bagatelle de 209 milliards de dollars. Un record absolu.
Donald Trump, roi Midas inversé : comment son investiture a ruiné ses propres milliardaires
La raison ? Une combinaison explosive de politiques économiques farfelues, d’un populisme incontrôlé et de décisions qui ont paniqué les marchés. Bienvenue dans le Trump Show, version krach boursier.
Elon Musk, champion du monde de la gamelle financière
Si l’on devait désigner le grand perdant, le titre reviendrait sans conteste à Elon Musk. Le fantasque patron de Tesla et SpaceX, fidèle supporter de Trump, a vu 148 milliards de dollars s’évaporer en fumée. Il faut dire que son entreprise fétiche, Tesla, s’effondre en Bourse depuis plusieurs semaines, plombée par des ventes catastrophiques en Europe et en Chine.
Pire, son image d’entrepreneur visionnaire s’est transformée en portrait d’un ultra-conservateur mégalo, flirtant dangereusement avec l’extrême droite américaine et allant jusqu’à faire un salut nazi sur scène. Résultat ? Une défiance massive des investisseurs institutionnels et des consommateurs, qui commencent à boycotter ses voitures électriques comme si elles roulaient au charbon.
Jeff Bezos : de l’opposition farouche à la soumission… pour rien
Autre victime collatérale, Jeff Bezos, fondateur d’Amazon. Longtemps opposé à Donald Trump durant son premier mandat, Bezos avait décidé de jouer la carte du rapprochement. Il a même viré la rédaction du Washington Post qui osait critiquer trop ouvertement le nouveau président. Mais voilà, les marchés ne pardonnent pas la soumission servile, surtout lorsque les décisions économiques de Trump commencent à peser sur le commerce international.
Amazon a perdu 14 % de sa valeur en un mois, et Bezos 29 milliards de dollars. Un prix bien cher payé pour quelques poignées de main hypocrites et un million de dollars versé à l’organisation de l’investiture.
Sergey Brin et Mark Zuckerberg : le pari raté de la Silicon Valley
Pendant des années, Sergey Brin (cofondateur de Google) et Mark Zuckerberg (PDG de Meta) faisaient figure d’opposants à Donald Trump. Mais en bons capitalistes, ils ont retourné leur veste sitôt qu’ils ont vu la possibilité de se faire bien voir du nouveau pouvoir. Mauvaise pioche.
Sergey Brin, qui pensait amadouer la droite trumpienne en jouant la carte de la neutralité, a vu 22 milliards de dollars disparaître de sa fortune, grâce à une chute de 7 % des actions d’Alphabet (Google). Pendant ce temps, Zuckerberg, qui a cru bon d’adopter la rhétorique viriliste ultra-conservatrice de Trump (avec ses appels à un "sursaut d’énergie masculine" dans la tech), n’a réussi qu’à perdre 5 milliards de dollars et à voir Meta reculer en Bourse. Conclusion ? La Silicon Valley a voulu jouer la carte Trump. Elle a perdu.
Bernard Arnault : l’aristocrate du luxe pris dans la tempête populiste
On pourrait presque s’étonner de la présence de Bernard Arnault, patron de LVMH, parmi les soutiens discrets de Donald Trump. Pourtant, il n’a jamais caché son admiration pour l’ultralibéralisme teinté d’autoritarisme. Mais les affaires sont les affaires : si LVMH avait bien profité de la présidence Biden, la reprise en main protectionniste de Trump menace les exportations du luxe français, et les investisseurs n’aiment pas l’incertitude. Résultat : une chute de plusieurs milliards de sa fortune personnelle.
Finalement, Bernard Arnault a appris à ses dépens qu’on ne peut pas flirter avec le populisme et continuer à vendre du champagne à 2 000 dollars aux élites progressistes.
Trump, ce génie de l'économie qui ruine même ses amis
Le plus savoureux dans cette histoire ? Tous ces milliardaires pensaient que le retour de Trump leur serait profitable. Après tout, c’est un homme d’affaires, non ? Il allait forcément soutenir la dérégulation, les baisses d’impôts pour les riches et la mainmise des grandes entreprises sur l’économie. Et pourtant…
En quelques semaines, Trump a réussi à plomber les marchés avec ses annonces à l’emporte-pièce, ses décisions de taxation absurdes et son incapacité totale à rassurer les investisseurs. La Bourse ne supporte pas le chaos. Et Trump EST le chaos.
Finalement, cette débâcle financière a au moins le mérite de prouver une chose : Donald Trump ne porte pas bonheur à ses amis. Ce président qui se vante d’avoir fait "gagner de l’argent à tout le monde" vient de prouver qu’il était, en réalité, un poison financier pour ses propres soutiens. Moralité ? La prochaine fois qu’un milliardaire décide d’aller acclamer Donald Trump lors d’une cérémonie officielle, il ferait mieux d’emmener un conseiller en gestion de crise… et un bon analyste boursier.