Quelles seront les grandes lignes économiques qui pourraient définir une nouvelle présidence de Donald Trump ?
Donald Trump président : et maintenant ?
Une relance par la baisse des impôts
« Donald Trump avait plaidé pour une réduction de l’impôt sur les sociétés entre 15 % et 20 %, s’inscrivant dans la lignée de la réforme fiscale TCJA qu’il avait initiée lors de son précédent mandat », souligne Sébastien Laye. Cette stratégie, selon lui, vise à « renforcer la compétitivité américaine par les coûts », avec un effet direct sur des secteurs clés comme « l’énergie, le logement et l’intelligence artificielle ».Cette approche s'oppose clairement aux propositions de Kamala Harris, qui souhaite augmenter les impôts pour financer des infrastructures environnementales et sociales.
Il y a en outre une évidente volonté de Trump d’entrer dans une guerre commerciale frontale avec la Chine. En effet, contrairement à Kamala Harris, qui préfère une approche ciblée, Trump propose « une taxe de 60 % sur l’ensemble des biens chinois ». Cette taxe reflète une posture offensive visant à repositionner les États-Unis face à la montée en puissance économique de la Chine.
Croissance économique et résilience face à l'inflation
Malgré l’inflation, qui a atteint près de 10 % en 2022-2023, Sébastien Laye rappelle que « l’économie américaine a maintenu un rythme de croissance impressionnant », avec un PIB en augmentation de plus de 2 % en moyenne sur les dernières années. Cette performance contraste, selon lui, avec celle de l’Europe, et il souligne que cette résilience s'explique notamment par la politique monétaire américaine, où la hausse des taux « n’a pas étouffé l’économie ». Cette capacité à maintenir la croissance tout en contrôlant l’inflation montre la flexibilité de l’économie américaine.
« Un autre aspect remarquable de cette prospérité économique est la politique monétaire américaine. Les États-Unis ont relevé leurs taux d’intérêt à plus de 5 % pour lutter contre l’inflation, mais cette hausse n’a pas étouffé l’économie », explique l’entrepreneur.
Une dynamique technologique inégalée
Sébastien Laye décrit également les États-Unis comme « à l’avant-garde de la révolution numérique », citant le Chips Act, qui vise à « rétablir l’indépendance technologique des États-Unis en matière de semi-conducteurs ». Cette stratégie renforce l’innovation et soutient une « renaissance industrielle » unique, qu’il voit symbolisée par Elon Musk, qualifié de porteur du « rêve américain prométhéen ». Selon Laye, cette dynamique est encouragée par des programmes pro-technologie et un soutien explicite de Trump aux crypto-monnaies et à l’automatisation.
Le sujet de la dette publique, proche de 100 % du PIB, mais maintenue sous contrôle grâce à « l’exorbitant privilège du dollar » est également au centre de la future politique économique des Etats-Unis. Ce statut de monnaie de réserve mondiale permet aux États-Unis d'attirer l'épargne internationale. Trump envisage notamment des économies massives dans le budget fédéral, avec des coupes de « 1 000 à 2 000 milliards de dollars » pour maintenir ce niveau de dette soutenable.
La politique économique de Trump pourrait devenir « un modèle pour les pays européens », qui peinent à trouver un levier de croissance durable face à des économies stagnantes. Il estime que les droites européennes, souvent conservatrices, pourraient s’inspirer de ce « trumpisme renouvelé » pour renforcer leur compétitivité et encourager l'innovation.