Les nouvelles annonces de Donald Trump confirment sa politique économique agressive et protectionniste. Après avoir déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, il s’attaque désormais aux importations de voitures, de semi-conducteurs et de médicaments. Soit une menace directe contre la Chine et l’Union Européenne
Trump : des droits de douane de 25 % sur les voitures ?

Le 18 février 2025, Donald Trump a annoncé qu’il imposerait des droits de douane de 25 % sur certaines importations stratégiques dès le 2 avril 2025. L’objectif affiché ? Forcer les entreprises à relocaliser leur production aux États-Unis. Des taxes qui s’appliqueront en priorité l’industrie automobile, les semi-conducteurs et les médicaments et qui ravivent les tensions commerciales avec l’Europe et l’Asie.
Un protectionnisme assumé : pourquoi ces nouvelles taxes douanières ?
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump multiplie les mesures protectionnistes. Après les taxes sur l’acier et l’aluminium (qui entreront en vigueur en mars 2025), c’est au tour des automobiles et des composants technologiques d’être visés.
Produit | Taux de taxation actuel | Nouvelle taxation prévue |
---|---|---|
Automobiles importées | 2,5 % | 25 % |
Pick-ups importés | 25 % | 25 % (inchangé) |
Semi-conducteurs | 0 % | 25 % ou plus |
Médicaments importés | Variable | 25 % et plus |
D’après Donald Trump, ces taxes visent à « rééquilibrer le commerce mondial en faveur des États-Unis ». Le président américain justifie cette décision en expliquant que les entreprises auront ainsi « le temps de s’implanter aux États-Unis » avant l’entrée en vigueur des nouvelles taxes.
L’industrie automobile sous pression : un choc pour l’Europe et l’Asie
Le secteur automobile est le premier concerné par ces nouvelles mesures. En 2024, près de 8 millions de véhicules importés ont été vendus aux États-Unis, représentant environ 50 % des ventes totales. Ce chiffre comprend de nombreux modèles fabriqués en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud et au Mexique.
Les constructeurs automobiles non-Américains, comme Volkswagen, Toyota, BMW et Hyundai sont directement visés par cette augmentation brutale des tarifs douaniers. En augmentant les taxes à l’importation, Trump espère que ces entreprises ouvriront plus d’usines aux États-Unis pour contourner les taxes. Car l’effet des taxes est simple : les prix flamberont pour les consommateurs qui n’auront guère de choix que de se détourner de certains modèles.
En Europe, la Commission européenne a immédiatement réagi. Selon The Guardian, les responsables européens ont rejeté toute idée de concessions et envisagent déjà des représailles commerciales. L’Union européenne applique actuellement une taxe de 10 % sur les importations de voitures américaines. En retour, Bruxelles pourrait durcir ses propres mesures contre les exportations américaines de technologies et de produits agricoles.
En Asie, les fabricants de semi-conducteurs, notamment en Corée du Sud et à Taïwan, sont en état d’alerte. Une taxe de 25 % sur ces composants essentiels pourrait perturber toute la chaîne d’approvisionnement technologique mondiale.
Nouveaux frais de douane : un risque inflationniste pour les consommateurs américains
Si Donald Trump espère forcer les industries à s’implanter aux États-Unis, il oublie une conséquence majeure : ces taxes seront répercutées sur les consommateurs. Contrairement à ce que le président laisse entendre régulièrement, ce ne sont pas les pays exportateurs qui paient ces droits de douane, mais bien les importateurs américains. Ces derniers n’auront d’autre choix que d’augmenter leurs prix.
Selon Fortune, les tarifs douaniers pourraient faire grimper le prix des voitures neuves de plusieurs milliers d’euros. En effet, les constructeurs locaux, comme Ford ou General Motors, suivront la tendance en augmentant leurs propres prix pour maximiser leurs marges même s’ils ne sont pa concernés par ces nouvelles taxes.
Des voitures qui coûtaient déjà beaucoup plus cher
Ce n’est pas la première fois que des droits de douane chamboulent le marché automobile américain. Après la pandémie, les prix des voitures neuves avaient augmenté de 20 % en cinq ans, en raison notamment de la crise des semi-conducteurs. Une augmentation de 25 % des droits de douane sur les voitures importées pourrait avoir un effet similaire, aggravant l’inflation et réduisant l’accessibilité aux véhicules neufs.
Donald Trump joue avec le feu en imposant ces nouvelles taxes douanières. Son objectif est clair : forcer les entreprises à relocaliser leur production aux États-Unis. Mais à quel prix ? Entre augmentation des prix, tensions diplomatiques et risques de représailles, cette nouvelle offensive protectionniste pourrait bien se retourner contre lui. La guerre commerciale est clairement déclarée. Le bras de fer entre Washington et ses partenaires commerciaux ne fait que commencer.